1998/11/02 - Témoignage - « Ce que m’apportent les Equipes Notre-Dame »?! - Constat, interrogation.

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END Massabielle 2 novembre1998.

PLAN:
1. Expérience général d’un prêtre.
2. Expérience d’accompagnateur END.
3. Bénéfice pour le prêtre que je suis.

1.Expérience général d’un prêtre dans le rapport au couple.


A. Dans le mouvement : Expérience unique d’une équipe depuis 10 ans, accompagnateur de l’équipe et dans cette période, accompagnateur de secteur durant 3 ans.

B. Hors du mouvement :
a) accompagnement d’un groupe d’études des textes pontificaux, paroisse parisienne (groupe essentiellement composé des couples),
b) vie sous le même toit (presbytère) avec un couple entre temps devenu famille, paroisse du Val d’Oise.
c) aussi dans le cadre du scoutisme (chefs de groupe), de CPM, CPB, et autres (liturgie, cathéchuménat etc.).

C. Bénéfice global :
Sur le plan des rélations prêtre/laïc, vie de célibateur, vie de couple/famille.
Modèle : vivant dans le même univers (société, Eglise, foi, espérance, charité), mais sur deux planètes différentes; est renversé, surtout grâce à l’expérience de vie sous le même toit avec un couple/famille, à savoir: vivant la même planète, mais dans deux univers différants. Ce qui semblait être la base commune (partage des mêmes valeurs sur la même terre - société- et dans la même réalité spirituelle -Eglise) est dévenu facteur d’éloignement, dans le sens où les différences d’approches ont prevalu sur les choses en commun. J’ai constaté que nous n’avions pas la même Vision de la foi (quel Dieu croyons-nous?, l’attachemant au Christ c’est quoi?, l’Esprit Saint qui plane...) de la fonction de l’Eglise dans la vie du croyant et de la société etc. La formation, mais avant tout la singularité de l’expérience humaine, professionnelle, affective sont pour moi des facteurs principaux de la différence, et sur ce plan uniquement, facteurs d’éloignement (somme toute subjectif).
Et cependant, ce qui nous a rapproché, c’est, d’ailleurs au gré de l’expérience humaine singulière (naissance de Clara, la mort de Thomas) la prise de conscience de la participation à la même existence humaine, vecue de manière singulière, certes, mais enracinée dans le mystère de la vie (leur journées n’étaient pas forcement plus courtes que les miennes, que leurs soucis, n’étaient pas forcement les miens: la femme qui devient mère, organiser la vie de la maison courses, menage).
A partir de là, la complementarité dans la différence était possible autrement. Dans le travail pastoral ceci s’était traduit par la prise de conscience enracinée dans l’expérience humaine singulière. Pour l’accompagnateur spirituel que je suis, paraphraser st Augustin : ‘avec vous je suis chrétien, pour vous je suis accompagnateur spirituel’ prennait alors de la consistance existencielle.

2. Expérience d’accompagnement d’un groupe des END: ombres et lumières;


A. Le dévoir de s’inscrire dans un groupe, composite par définition (sensibilité, origine, formation, métier etc), homogène sur certains plans (la même tranche d’âge de participants et de leurs enfants, le même mode de vie urbain ou semi urbain etc).
Avec ses propres lois: dynamique centrifuge (désir d’être ensemble, s’épauler par la prière et la solidarité concrète, s’écouter -mots et leur sens-, se libérer, s’épancher, s’instruire, etc.),
dynamique centripède (les départs et arrivées succécifs, difficulté d’entrer dans la pédagogie du mouvement, difficulté à entrer dans la relation non-narcissique, disparité culturelle et d’expérience humaine et spirituelle etc).
Avec le rôle assigné par le mouvement: conseiller, veiller, accompagner, signifier etc.

B. La nécessité de s’inscrire dans la vie (vie sous le même toit avec un couple/famille) et dans l’activité pastorale d’ensemble : CPM, caté, acceuil, célébrations, etc. pour le bon choix de la soirée (vendredi, puis jeudi), pour les demi-journées de lancement (pic-nic, messe ou inverss,) pour participer aux retraites en commun (pas tous les ans).

C. La possibilité de s’inscrire dans une durée dans laquelle :
- malgré les départs de certains, les relations d’amitié sont entretenues avec tous,
- les changements et les constantes observés (sur le plan individuel, familial, professionnel, associatif, ecclésial) sont mis au profit d’un discernement,
- les enfants grandissent,
-etc.


3. Bénéfice des END pour le prêtre que je suis.


Le bénéfice des END pour le prêtre que je suis est triple. Je vous en parle sous forme de trois constats; la nature de chaque constat est différente, mais complémentaire au point que le premier conditionne l’existence des deux autres et les ecclaire à sa manière.

A. Constater, grâce à la durée, une évolution sur le plan existanciel. Je suis passé de relation selon le modèle ‘deux planètes différentes, mais le même univers (foi etc.) (essentiellement grâce à l’expérience de vie avec un couple/famille (durée de 6 ans), mais approfondie et conscientisé grâce aux END (durée de 10 ans), à la relation dans laquelle l’on a l’impression d’être sur la même planète, mais de vivre dans des univers différents. Pour moi cette expérience s’était avérée être une étape préalable pour une vie relationnelle autrement féconde; autrement, c’est-à-dire d’une manière nouvelle, surprennante presque inattendue.

B. Constater la maturation dans laquelle il s’agit de l’approfondissement de la signification de la fécondité du célibat. Dans ce jeu de complémantarité, il falait un vis-à-vis non-narcissique pour que la différence devient un atout. L’imaginaire a pu, en grande partie, céder la place au réel.

C. Constater un certain confort humain, (humain pris au sens qui englobe le psychique et le spirituel) à travers, entre autres, l’impression d’avoir part à une réalité complète (projection de la famille d’origine, couple des parents), réalité sans cesse modifiée, non pas en un modèle de référence au passé mais en un modèle d’avenir sans cesse à réactiver, à réactualiser.
Grâce à une telle humanisation de ma vie, la foi prend corps d’une existence dans laquelle la promesse d’épanouissement plénier s’inscrit déjà dans la réalité quotidienne.

*

Pour conclure:

Le premier constat concerne l’étape préalable à une relation féconde, le second la signifie, le troisième l’atteste. Les Eguipes Notre-Dame m’ont permis de grandir dans la foi et dans l’humanité. Les deux conjugés ensemble dans la dernière expérience de ma vie d’accompagnateur de l’Equipe en crise de sa propre identité. Chercher la solution pour dépasser cette crise c’est ce que nous sommes en train de vivre. Et si cela s’avère possible, c’est grâce à l’attitude de tous, l’attitude dans laquelle le respect de personnes et de leur foi est pris en compte avec autant de force pour l’un et pour l’autre.