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2007/10/14 - Conférence-débat - Comment être chrétien alors qu’on porte en soi des origines juives ?

Category: Exposés et dialogue sur divers thèmes de religion
Créé le dimanche 14 octobre 2007 18:43

- À partir de la figure du cardinal Lustiger

 

Cette conférence s’inscrit dans un cycle qui consiste à « régler sur l’Evangile  l’opinion publique du chrétien à partir d’un fait qui marque l’Eglise et qui est relaté par les médias. Le Père Rémy Kurowski a précisé que nous ne sommes pas sur un plan missionnaire extérieur. Les intervenants sont le frère Ribeiro qui enseigne l’ancien testament, responsable de la congrégation Notre Dame de Sion et de Muriel M une paroissienne néophyte qui témoignera de sa conversion. Le débat est animé par Philippe Casassus.

 Philippe Casassus revient sur la vie du cardinal Lustigier  qui se présentait comme étant cardinal, juif et fils d’immigré. Il a vu le nazisme avec ses yeux d’enfant. Sa mère est morte à Auschwitz. A la lecture d’une bible protestante,  il a eu une révélation comprenant que le Nouveau Testament s’imposait comme l’aboutissement de l’Ancien Testament. D’abord accusé d’avoir trahi son peuple, il a été reconnu comme un véritable passeur entre juifs et catholiques.

Le frère Ribeiro nous parle de sa congrégation qui a beaucoup travaillé sur l’image du judaïsme transmise par la catéchèse dans le monde francophone. Durant la guerre, plus de quatre cents enfants ont été accueillis par la congrégation Notre Dame de Sion. Il précise que nous ne pouvons être chrétiens si nous n’écoutons pas le témoignage du peuple juif. Il n’y a qu’une seule et unique alliance. Nous témoignons d’une même histoire de foi, d’un même texte, d’une même compréhension des écritures. Les chrétiens s’enrichissent au contact des juifs et du peuple d’Israël. Comment donc le juif devenu chrétien reste juif ?. Nous avons, juifs et chrétiens un devoir de témoignage de la foi en Dieu. Ce n’est pas la même religion mais nous portons des valeurs communes. A la suite de Nostra Aetate, la tradition insiste sur notre patrimoine commun. Nous ne pouvons plus nous ignorer.

Muriel M, récemment baptisée témoigne. De mère juive et de père protestant, elle a toujours eu conscience de la complémentarité du judaïsme et du christianisme. Elle cite le livre « le choix de Dieu » du cardinal Lustiger  : « …le christianisme est le fruit du judaïsme. Pour être clair, j’ai cru au Christ, Messie d’Israël » ; « la nouvelle alliance réalise le testament divin et les promesses qu’elle rend anciennes en même temps qu’accomplies ». Troublée par la violence rencontrée dans l’ancien testament, elle s’est d’avantage retrouvée dans le nouveau testament, où l’amour semble plus présent. Pour Muriel, Jésus nous libère du péché et nous apporte un message de confiance et d’espérance. Juifs et chrétiens, nous sommes dans l’attente de l’accomplissement des promesses divines. Désormais, Muriel porte en elle le christ, sa force et son amour. « Nous sommes ses mains pour agir ». Il donne un sens à sa vie.

Suite à ces témoignages, une personne de l’assistance précise que la nouveauté chez le  cardinal Lustiger était qu’il réfutait le terme de conversion. Il prétendait être resté pleinement juif tout en étant devenu catholique. Par ailleurs, nous confondons l’Ancien Testament, issu de la tradition hébraïque et ce qu’est aujourd’hui la religion juive. Le judaïsme a été élaboré par les rabbins après la vie du Christ et ne se base pas sur les mêmes textes que le christianisme. Nous ne connaissons pas les textes judaïques parce qu’ils ne font pas partie du canon chrétien. Il y a deux traditions religieuses distinctes et séparées. Il n’y a pas au sens propre de « judéo-christianisme ». La question qui se pose est le rapport à l’élection et de la portée de cette élection. Le judaïsme a toujours refusé le prosélytisme et donc toute forme d’universalité. Dés son origine, la religion chrétienne a refusé de se limiter au seul monde juif. Jésus a mené sa prédication sur une terre de confluence entre le monde juif et le monde païen. Il a délibérément dissimulé sa filiation davidique. Le problème de la portée universelle de l’élection s’est posé tout au long de l’histoire. A chaque fois qu’un chrétien est allé chercher dans l’Ancien Testament pour « judaïser » rétrospectivement la théologie des Evangiles, c’était toujours dans un sens de restriction de la portée de l’élection et de l’universalité de l’Eglise.

Une paroissienne prend la parole pour préciser que le cardinal Lustiger dans son livre « La promesse » regrette qu’il n’y ait pas eu l’Ecclésia, l’Eglise d’Israël dans l’Eglise totale et l’Eglise des païens. Le cardinal précise que, pendant deux ou trois siècles, il y a eu une communauté judéo-chrétienne avec Saint Jacques. Le cardinal a toujours pensé que dans l’Eglise, il manquait Israël. Les apôtres étaient les descendants d’Israël.

La personne qui avait ouvert le débat reprend la parole. La question fondamentale qui a ressurgi récemment avec la shoah et le film de Mel Gibson est le rôle du Sanhédrin dans la condamnation à mort de Jésus Christ qui a nourri la notion de peuple déicide. L’élection du peuple juif impliquait-elle aussi que ce fût précisément ce peuple qui était destiné, par la voix de ses autorités sacerdotales, à refuser la révélation du Christ et à le condamner à la crucifixion ? Le revirement de Vatican II sur la question aurait-il eu lieu sans la Shoah ?
L’autre sujet concerne le thème de l’incarnation faite homme du Verbe de Dieu, qui est aussi son Fils. Cette notion n’a pas d’antécédent dans la Bible hébraïque. C’est cela qui fait scandale auprès du monde juif. Dans l’idée de l’incarnation de Dieu, il y a un saut théologique et métaphysique infranchissable.

Le frère Ribeiro précise que le conflit était interne à la communauté juive. Jésus par son incarnation est devenu parfaitement homme et vrai homme et a pris en charge l’histoire de son peuple. Tous les juifs ne sont pas devenus chrétiens. Jésus était juif. La séparation s’est faite au 2ème siècle lors des révoltes juives, la plupart des chrétiens d’origine juive ne se sont pas sentis concernés par la guerre contre les romains. Le judaïsme n’est pas obligé de passer par le judaïsme mais tous deux sont obligés de rendre compte de leur histoire complexe.

Le Père Rémy Kurowski cite Pie XI , nous sommes des fils spirituels d’Abraham, donc cousins. Le Père Kurowski explique qu’il se sent  fier lorsque qu’il rencontre des pères juifs qui se rendent à la synagogue avec leurs fils.  Sereins, ils portent en eux ce qui va les nourrir dans leur vie de tous les jours. Pourquoi cette fierté, sans doute parce qu’entre chrétiens et juifs, nous avons une  même intuition spirituelle et humaine.

La même personne qui s’est exprimé par deux fois revient sur la notion de messianité et du saut théologique qui sépare la notion juive de Messie et celle chrétienne de Christ. Des juifs messianiques, il y en a eu dans l’histoire, mais ils niaient que Jésus soit le fils de Dieu. Le propre du chrétien est de comprendre que Jésus ne pouvait naître en dehors du peuple juif, porteur de l’élection d’Abraham. La vision chrétienne de l’Incarnation divine et la vision juive de la messianité différent radicalement du fait d’annoncer l’incarnation de Dieu dans le monde. La religion chrétienne est devenue universelle parce que répandue dans les sociétés païennes.

Le frère Ribeiro précise  qu’il y a une pluralité de groupes messianiques. Ils ont une certaine compréhension de Jésus mais ne vont pas jusqu’à affirmer que Jésus est Dieu.

Le Père Rémy Kurowski précise qu’il y a eu une sorte de dynastie familiale de la famille de Jésus, à Jérusalem jusqu’à la moitié du 2ème siècle qui imposait un christianisme extrêmement dur. Pierre et Paul quittent Jérusalem. Luc développe la vision universelle de l’histoire du salut. La capitale ne pouvait pas être Jérusalem.

Pour revenir sur Jérusalem, Le Père Ribeiro indique que le contexte politique de l’époque est important. Aujourd’hui encore, des chrétiens de langue hébraïque habitent Jérusalem.

En conclusion, le Père Rémy Kurowski revient sur la personne très complexe de Monseigneur Lustiger. Il y a à la fois cet amour absolu formé par la foi du Christ et la judaïcité de son enfance. La foi ne se loge que dans la complexité de la personne humaine. Il faut s’accepter tel que nous sommes, combattre nos peurs respectives, l’Evangile nous y invite pour le bonheur de tous.

 

Post-Scriptum :

Depuis l’an dernier, un groupe d’amitié judéo-chrétienne se réunit le dernier jeudi du mois à 20 H 30. au Centre communautaire Ermont Eaubonne et des environs 2 rue Jules Verne Saint Leu la Forêt Contact : Marie-France Garrigou Tél. : 01.30.40.82.14.

2007/08/09 - Méditation personnelle - Déclain du jour

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le jeudi 9 août 2007 14:23

Jean-Marie Lustiger

Si tu savais le don de Dieu, Jean-Marie
Pour toi pour nous pour les autres

Si tu savais combien de fois
Tu étais le transmetteur de ce don
De ces dons multiples
Que Dieu a entreposé en toi

Si tu savais à quel point
Ce serait difficile de transmettre
Ce qui se loge au creux du destin
Destin qui n’a que du creux pour se réaliser

Si tu savais jusqu’où te conduiraient ta force et ta foi
Ta confiance et ta certitude
Dors en paix ce n’est pas la conscience qui sauve
Mais bel et bien Dieu par la foi.

Plus de calvaire
Plus de croix
Plus de vie
ICI-BAS

2007/08/09 - Méditation personnelle - DESTIN DU JOUR II

Category: Partages spirituels livrés par le Père Rémy
Créé le mercredi 1 août 2007 14:27

Venu apporter le glaive
Venu séparer l’homme de son père
Venu arracher et perdre
Venu enraciner et retrouver
Venu hier et aujourd’hui
Venu sans prévenir
Alors que tout fut prêt
Venu sans souffrir
Atermoiement du destin venu le soir

Pour partir en plein jour

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