2015/05/16 - Zachée - DOCTRINE SOCIALE DE L’ÉGLISE : Expériences d’un prêtre

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DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE : Expériences d’un prêtre


I.    Rappel des éléments fondamentaux de la doctrine  sociale de l’Eglise :

Nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu et établis dans une relation filiale initialisée par le baptême ; co-créateurs appelés à faire fructifier nos talents.

Nous devons

- agir  pour le bien commun (rappeler la définition)

- avoir l’usage juste de nos propriétés en les orientant vers les plus pauvres (ex St Basile de Césarée, IVs : légitimité de la propriété mais « posséder plus que le nécessaire c’est frustrer les pauvres, c’est voler »)

« Quand les derniers y sont, tous y sont »- l’Eglise ouverte à la totalité de la réalité humaine continue la mission du Christ

- mener une réflexion et nous donner des outils  pour nous guider dans les engagements dans la société : exercice juste de l’autorité ; participation à la société parce que devoir  spirituel et exigence morale ;  recherche de l’unité.

Principe de subsidiarité comme moyen de participer à la société, en vertu de l’envoi en mission par l’évêque qui est responsable de tout le peuple de Dieu,  à la suite de la confirmation parce que citoyen de l’Eglise à part entière.


II.    L’application de la Doctrine sociale de l’Eglise vue par un prêtre accompagnant diverses communautés

INTRO : père maire du village durant toute mon enfance, un des directeurs de thèse à la Sorbonne, spécialiste de l’Enseignement social de l’Eglise,

1° accompagnement des mouvements et service d’Eglise :

MCC
EDC
INSEAD (prix des jeunes entrepreneurs Sénat)  
JOC (voir, juger, agir)
Les œuvres de L’abbé Wrzesinski : ATD quart monde, REFUSER LA MISERE (Méry-sur-Oise)
Secours catholique
Croix Rouge
CCFD
Foyer AFTAM
Jumelages France-Pologne, Haïti
Actions d’Epiphanie etc.
ROMs
Paralysés de France
Ordre de Malte
Foyer  pour les handicapés
Colombiers
L’oeuvre de l’Orient
Kirche in Not
Les Œuvres Pontificales
Caritas.

2° accompagnement et/ou rencontre avec des personnes qui ont fait le choix de vie en conformité, avec :

Un avocat qui travaille moins pour donner plus

Une institutrice qui devient proviseur d’un lycée technique dans une ZUP

Un directeur de McDonald’s qui accompagne les jeunes en difficulté

Un steward chef de cabine qui dirige une action sociale : Opération de débarras et récupération, ODER,

Un financier qui devient gestionnaire des finances du Secours catholique puis de l’ordre de Malte en acceptant une diminution importante de salaire

Une femme qui accompagne des sourds en apprenant le langage des signes 

Des familles qui adoptent des orphelins du Rwanda

Un couple roumain accueilli à Paris dans les années 80 pour les soins, le mari avocat défendant les chrétiens dans les procès de l’époque

Des confrères dans Caritas International et les œuvres pontificales

Des amis en Pologne fondateurs de la fondation Haïti

Travail auprès des autistes,  des anorexiques etc.

Des personnes engagées au nom de leur foi dans les services sociaux des municipalités, dans les syndicats

Un paroissien qui cherchait à m’initier aux questions de l’application de la doctrine sociale de l’Eglise au travers de diverses initiatives dans les entreprises et dans les écoles.


III.    DIFFICULTES, voire PATHOLOGIES

Les exemples positifs sont très nombreux, énumérés plus hauts. Pour la plupart, ils ne sont même pas visibles, en tous cas pas connus ni dans la société ni même dans l’Eglise.

Les pathologies sont facilement connues, même si elles ne sont pas toujours facilement identifiables.

QUELQUES EXEMPLES :

Structurelles :

Haïti : difficulté à organiser l’aide, et surtout à l’acheminer (expérience de France et de Pologne qui touchent les organismes y compris d’Eglise)

Dans certaines paroisses on a supprimé la quête, car le soutien financier n’avait qu’à venir uniquement des paroisses riches

Manque de coordination entre les différents organismes.

Personnelles-organisationnelles :

« Délits » d’initiés pour profiter des meilleurs choix de produits mis à disposition

Difficulté à comprendre le besoin de canaliser certaines actions (quêtes pour l’ordre de Malte aux portes de l’Eglise ou sur le parvis…)

Personnelles :

Difficulté relationnelle et au niveau du discours : emprise idéologique d’enfermement soutenant que ceci est fait au nom de l’Evangile, beaucoup de souffrance mal résorbée de la part de certains acteurs du social

Attachement excessif à la fonction comme acteur social

Des gens qui forcent les portes habitués à un certain militantisme

Insuffisance ou manque de formation des fondements chrétiens de la doctrine et de son application.


IV.    Enseignement social et subsidiarité

Tout enseignement social  de l’Eglise est traversé par le fil rouge qu’est le principe de subsidiarité.

Définition : «  la responsabilité d’une action publique lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même »

L’action doit donc être menée par les gens qui sont le plus près du terrain sur lequel ils agissent (exemple des Enfants du Mékong ou Maya Népal, où on met en place des assistantes sociales et auxiliaires d’accompagnement des enfants dans les villages concernés).

Chacun  doit faire à son niveau ce qui lui revient, et c’est seulement lorsque  le niveau inférieur ne peut accomplir sa mission qu’il  laisse agir le niveau supérieur, ou plus éloigné du terrain d’action envisagé.

Ce principe s’applique  à l’Eglise ad intra et ad extra.  L’évêque délègue la fonction diaconale, caritative aux diacres qui sont plus proche sur le terrain que lui-même.  Et le curé délègue la catéchèse aux parents. Mais délégation ne veut jamais dire abandon de l responsabilité.