2019/12 - Actes 6,1-8,3 - La Crise

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INTRO

après le prologue (lien entre l’Évangile et les Actes) et la vie de la communauté (où l’ Esprit saint à la base de la cohésion et succès missionnaires, mais où le péché et le mal sont constatés à l’intérieur de l ’Eglise) 


La crise est interne et externe. La première surmontée avec succès par la création  du groupe de Sept. La seconde entraîne la persécution qui atteint  son paroxysme (violence, y compris de l’emprisonnement des apôtres, qui ici va  jusqu'à la mort)


Conséquences: séparation avec l’officialité juive; expansion hors de la Judée, le discours d’Etienne permet d’assurer la conscience de la présence de Dieu en dehors de Jérusalem, la destiné des disciples est  à l’image de celle des leur maître (Etienne comme figure de la passion du Christ).


1° Surmonter la crise : SEPT

Problème du partage des biens (comme avec Ananias et Saphira); distribution d’aliments de secours. 

Division interne surmontée en interne, mais à cause de l’action missionnaire la difficulté n’est pas résolue en externe. 

Structure de la communauté qui s’y dégage: rôle des Douze, la croissance de la communauté, l’essor de la Parole, le souci des veuves, la prière, imposition des mains. 

Etienne et Philippe; éthique liée à l’évangélisation, (comme Pierre et Paul qui lient le geste à la Parole)  Il faut l’Esprit saint pour un tel service.

SEPT et DOUZE juxtaposés (subsidiarité horizontale??) car tout est diaconia, 

la dignité reconnue à l’office des Sept devrait fonctionner aussi comme un modèle d’articulation des ministères  en Eglise.

Les apôtres procèdent à l’institution d’un nouveau ministère.

Les Sept ne sont ni installés par les apôtres, ni ne leur succèdent (le titre n’est pas transféré) ni les représentent (la tâche est autre)

La priorité affirmée par les apôtres pour diaconia de la Parole à comprendre comme  sa diffusion fidèle et son audacieuse interprétation. Elle ne résulte pas d’un choix stratégique des Douze, mais d’un discernement ontologique qui porte sur l’être même de l’Eglise. Le livre des Actes ne raconte pas   le succès d’expériences enthousiasmantes, mais l’irrépressible essor d’une Parole accompagnée par l’offre de l’Esprit.


2° Etienne

appelé au service de la table, est un homme  plein de foi et de l’Esprit Saint, qui accomplit aussi des prodiges et des signes (6,8) Etienne n’est pas inférieur aux Douze par les mains desquels signes et prodiges survenaient en nombre  dans le peuple (5,12a)

Il prêche dans son milieu d’origine avec clarté (cf Lc 21,15 Jésus assure que le disciple aura un langage et sagesse sans contradiction possible)

Première contestation: 9-10 débat,  sur l’identité juive; seconde contestation 11-14 la  mise en procès, contre-propagande (inciter en secret, hapax dans le Nouveau Testament)


3° Discours 52 versets, 5% de la totalité du livre

Étonnante absence de référence à Jésus. Propos doctrinal ou accusateur?

Structure du texte: signaux thématiques, stylistiques (avant 35 narratif, avant 43 argumentatif, puis déclamatoire) 2-34 discours  objectif, 35-53 polémique et agressif.

Comment démêler  les apports historiques et rédactionnels

Luc vient de la tradition judéo-chrétienne hellénistique; utilisation massive de la Septante pensable en Palestine, mais (la) mise à distance (à la) en Terre Sainte crédibilise plutôt une origine de la Diaspora. 

La tradition des sommaires historiques (dont le discours fait partie) : fonction arétalogique (dans les temples païens on chantait des hymnes à la gloire du dieu et de ses vertus) pour manifester la puissance de Dieu pour exhorter Israël à être fidèle, dans une fonction édificatrice et critique.

Luc infiltre une typologie christologique greffée sur la figure de Moïse, la péroraison finale (51-53) est écrite par lui-même.

Fonction du discours: la rétrospective de l’histoire traditionnellement à portée parénétique, exhortant le peuple à couper avec les erreurs du passé; ici c’est le contraire qui se produit: le discours enrage les auditeurs, le lynchage s’en suit. 

Cet échec selon Luc a un effet irrémédiable sur la destinée du mouvement chrétien. 

L’apologie d’un accusé au tribunal (à l’époque)  défend moins sa personne que la cause qu’il représente. Etienne, soupçonné d’apostasie et donc de l’infidélité à l’identité juive liée à la Loi et le Temple, ne se défend pas, il contre-attaque.

Le discours d’Etienne interprète et justifie  un tournant dans l’histoire des origines chrétiennes, le lien exclusif se brise. 

Deux lignes de sens traversent le discours: celle de l’espace, de la mobilité et l’accomplissement de la promesse divine. 


4° cas de Moïse dans le discours 17-34. La présentation la plus détaillée de Moïse dans tout le Nouveau Testament. Moïse thaumaturge,  prophète et législateur.

Trois périodes de 40 ans: malheur d’Israël sous Pharaon et l’enfance de Moïse (17-22); les interventions de Moïse (23-29); sortie d’Egypte et le désert (35-43). Luc y exprime une approche holistique, où il tient à la fois un rapport étroit à la bible grecque, l’accueil de la hagiographie mosaïque et une empreinte christologique qui porte sa signature. 


5° Martyr d’Etienne