2009/09/24 - Journées de la culture polonaise à Cracovie : session sur l'influence de Jean-Paul II

Imprimer

Dans les cadres des journées de la culture polonaise organisées  chaque année à Cracovie,  une session fut consacrée à l’influence de Jean-Paul II.  « L’évolution du rôle culturogène et éthique du catholicisme polonais : héritage de Jean-Paul II » (Przymiany kulturotworczej i etycznej roli katolicyzmu polskiego : dziedzictwo Jana Pawla Drugiego.)
 
 
Dans l’introduction à toute une série d’exposés, le président de la séance a employé cette image suggestive en constatant, comme bien d’autres l’ont déjà fait avant lui, que « les compatriotes écoutent  Jean-Paul II mais sa voix faiblit ». 
 
 
Le cardinal Dziwisz, archevêque de Cracovie, ancien secrétaire de son illustre  prédécesseur à Cracovie et surtout celui de  Jean-Paul II pape, a présenté sa conception de la culture. Celle-ci  doit se caractériser par la reconnaissance des signes de temps, en accordant une place particulière à l’Eglise  dans son rôle d’humanisation. Elle doit être marquée par la culture de l’esprit, une culture puisant sa sève dans la foi. En parlant de Jean-Paul II le cardinal a évoqué le discours du pape aux membres du Conseil pontifical de la culture  où il soulignait la double  nécessité, celle de l’écoute attentive de tout homme qui vit dans les situations nouvelles afin de le comprendre dans le dialogue  et celle de retrouver la confiance apostolique afin de pouvoir entendre les nouvelles cultures.
 
 
Parmi d’autres intervenants l’exposé du juriste Andrzej Zoll, ancien député et corédacteur de la dernière Constitution de la République polonaise (1997) frappe par le thème choisi : Jean-Paul II et l’Union Européenne, pour parler de la place de l’homme dans les relations avec le pouvoir. Il a fait une comparaison au combien éclairante entre la constitution polonaise et celle de l’Union. Si pour la première, dans l’article 30 on peut lire : la dignité inaliénable de l’homme est la source de toute liberté de l’homme » (trad. R.K.) « przyrodzona i niezbywalna godnosc czlowieka  jest zrodlem wszelkiej wolnosci czlowieka ». Dans l’autre (art 13) est mise en avant la liberté de la recherche scientifique, de l’art etc., d’où selon le conférencier le conflit avec la notion de dignité dont le caractère objectif ne peut pas être relativisé, car la vie humaine ne peut pas être soumise au débat.   L’héritage de Jean-Paul II dans le débat sur la Constitution en Pologne est donc constatable.
 
 
 Mgr Pieronek a consacré son exposé à la culture politique de Jean-Paul II. D’où lui venait-elle, cette culture ? Avant tout du sincère respect pour tout homme, selon Jean-Paul II la « politique » de l’Evangile vise la transcendance de l’homme, la vérité interdit traiter les adversaires sans respect.
 
 
Un autre intervenant présentait son étude des prédications de Jean-Paul II, parmi les caractéristiques de son langage, était à souligner la créativité, l’engagement personnel, le style dialoguant en suscitant la réaction de son interlocuteur.
 
 
Puis, en dernier est venue  l’intervention d’un sociologue consacrée à la réception des idées du pape par les Polonais interrogés dans le cadre d’une enquête. Ils constatent chez le pape l’efficacité politique, pastorale, l’ouverture œcuménique, le rapprochement entre les religions. Pas de corrélation évidente à établir entre Jean-Paul II et la pratique religieuse. Ce qui est en revanche souligné comme absence d’influence du pape, c’est ce qui touche au domaine de la vie familiale et affective.