2014/03/23 - Homélie - 3e dim. de Carême

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La Samaritaine


Pour beaucoup  d’entre nous, nous la connaissons bien cette femme du puits de Jacob. Nous la connaissons  presque mieux que  Jésus, celui qu’elle rencontre. Car contrairement  à Lui, la Samaritaine,  est très proche de nous. Pas forcement  par la vie  de femme à hommes comme la Samaritaine  semblait être ou d’homme à femmes. Mais elle est proche de nous par son insatiable  recherche du bonheur. Alors que lui, Jésus,  peut parfois paraître  si différent de nous, car venu de Dieu et de son ciel. Certes, il fut  incarné, ayant pris la condition d’homme avec toutes les réactions bien humaines.   Mais le fait qu’il soit sans péché, comme Marie sa Mère,  parfois cela peut indisposer. Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas ce que nous aurions été  si nous avions été comme lui, comme sa mère,  sans péché. Nous le devinons, nous le souhaitons même, sans pour autant y voir clair. Tout au moins à partir de nos   yeux que l’intelligence bien humaine  nous a donnés pour nous comprendre.


Or, nous sommes comme cette femme, comme la Samaritaine, femme au puits, en plein jour, attendant un bonheur qui enfin pourrait se réaliser.


Nous sommes comme elle.  Insatisfaits de tous les mensonges sur les petits bonheurs - au coin du feu, autour d’une table, en vacances sur un bateau, dans un avion, dans un bonheur de couple de famille, - ne pouvant jamais masquer le besoin d’aller plus loin encore. Cela ne veut pas dire que les autres situations énumérées ou qui leurs sont semblables, n’ont pas de valeur en soi. C’est déjà beaucoup, mais  s’y limiter c’est s’arrêter au milieu du gué. Et c’est de mentir à la vie qui nous pousse ailleurs. Certes, souvent nous avons la capacité très efficace de  nous contenter de si peu. D’avoir le coeur juste aux dimensions de nos besoins planifiés d’avance et à réaliser à la lettre.  Toute vie tournant autour de la réalisation de quelques objectifs que l’on s’était  fixés.


Vous sentez bien que ce portrait que  je viens de brosser ne correspond pas  tout à fait ou presque pas du tout à ce que nous sommes. Mais c’est juste parfois, dans certaines situations... Or, sans oublier le besoin de planifier, la Samaritaine nous invite à chercher  autre chose et ceci  jusqu’à le trouver.      


Avoir soif de la Vie que Jésus  communique c’est se laisser ouvrir  à ce qui est la finalité de  toute vie : le bonheur, et pour nous les chrétiens, le bonheur éternel qui,  soit en disant au passage, commence  dès cette vie. C’est ce que la femme découvre et aussitôt court à le dire  aux gens de la ville : « J’ai trouvé ! »


Ai-je trouvé quelque chose de semblable ? Ai-je trouvé la source, source intarissable ? Et même si cette source est parfois ensablée, suis-je suffisamment confiant pour permettre à Dieu d’agir dans le sacrement du pardon. D’être ainsi  pour pouvoir, non seulement dessabler cette source, mais la faire encore plus  bénéfique qu’avant. Et me permettre  de continuer à y boire. Boire à la source de la Vie comme la femme Samaritaine. Elle qui, au milieu de sa vie et au milieu de ses recherches du bonheur, au puits de Jacob  a trouvé une autre source encore bien plus profonde et  bien plus bénéfique aussi.