2014/05/04 - Homélie - 3e dim. de Pâques

Imprimer

                                   EMMAUS


Comme jadis, aujourd’hui aussi Jésus nous rejoint sur les routes de nos vies. Vies pleines de projets, habitées par ce désir de vivre pleinement, habitées par cette envie  de faire quelque chose d’important : 


Vivre une vie accomplie, pleine, réalisée comme le coeur et la foi nous le disent.


Coeur et la foi, parlons-en !


Les disciples rentrent bredouilles de Jérusalem, interdits, sans voix. Tête basse, aucun trophée dans les bras, aucune distinction sur la poitrine, aucune envie non plus.


Juste l’idée de se traîner avec des pieds de plomb  jusqu’à l’endroit du repli, chez eux, d’où ils étaient venus pour Le suivre. Un retour au point de départ, semble la seule issue dans cette débâcle et dans cette errance de corps et d’esprit.


Leur coeur est lourd de tant de déceptions. Leur foi n’est plus là. Oublier le plus vite possible, cela vaut mieux que tout. Une illusion de plus. Et pourtant ils y croyaient. Mais là devant une telle évidence il n’y a vraiment rien à faire.  Repli stratégique pour panser les plaies voilà tout !


Comment jadis, aujourd’hui aussi Jésus nous rejoint sur les routes de nos vies. Elles sont diverses et variées, nos routes qui commencent le jour de notre conception et se déroulent à nos pieds sous nos yeux comme un chemin possible et réalisable par nos soins.


Qui que nous soyons, il nous rejoint sur nos routes. A qui par le baptême comme  pour Ophélie et Mayëlis. A qui par l’initiation à la foi consciente et assumée. A qui dans la catéchèse et  la prière. A qui dans tous les autres sacrements.


Qui que nous soyons, il nous rejoint sur nos routes. Il le fait pour  croiser son regard, pour entendre sa voix, pour  faire avec lui quelques pas. Juste de quoi nous faire comprendre qu’il est là et ne nous abandonne pas.


Il sait faire reconnaître à la fraction du pain. Par ce geste familier qui ne trompe pas nous entrons dans la présence  vraie relation avec lui.  Un peu comme si nous entendions les pas de nos proches,  capable de reconnaître pour savoir qui les fait. Cela suffit pour savoir que l’autre est là.  C’est comme reconnaître donc quelque chose d’unique, de singulier qui ne trompe vraiment pas.


On n’a pas besoin que l’autre s’impose en  martelant : je suis là c’est moi !!!


Jésus nous rejoint sur les routes de nos vies, discrètement sans s’imposer, mais en bon ami pour  avoir juste de quoi être sûr qu’il est là. Pour ensuite en une fraction de temps  disparaître à notre regard. Pour disparaître à nos yeux terrestres en   faisant comprendre à nos yeux de foi  qu’il était vraiment  là.


Notre coeur est alors plein de joie qui peut comme tous les sentiments s’estomper et disparaître s’estompent et disparaissent parfois.


Puis ne reste que la foi.