2014/09/28 - Homélie - 26e dim. ord.

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J’y vais, J’y vais pas !?


I.
La parabole que Jésus raconte dans l’évangile de Mathieu, dit quelque chose  d’important sur l’engagement pour Dieu. Les auditeurs de Jésus et les membres des premières communautés chrétiennes la comprenaient, comme certaine d’autres, par sur les vignerons, dans un sens bien précis. L’homme qui avait deux fils, c’est Dieu. Le premier fils  représente le peuple d’Israël. Le second représente les chrétiens venus du paganisme.  C’est une constante dans les premiers siècles du christianisme que d’interpréter  ainsi cette parabole. Son interprétation se fonde sur ce que l’on connaissait déjà  dans le temps du peuple d’Israël d’avant  la venue  de Jésus-Christ. Ceux à qui la Loi de Dieu fut confiée en premier, en étaient tout compte fait, souvent mal à l’aise et parfois très  résistants. Rappelons-nous de tous les vaux d’or qu’ils essayèrent de se faire fabriquer pour échapper à la réalité de la Révélation divine. A l’irruption divine qui établit une relation de vie, ils préféraient  les illusions des religions païennes de l’époque, celles basées sur la mort et  la peur.  Cela peut prendre des formes très étranges, comme ce fut le cas des pharisiens contre lesquels Jésus s’insurge dans cette parabole. Eux, ils voient  le respect de la Loi dans le formalisme légal, mais ne font pas mieux que les autres. Lui, Jésus cherche à rappeler l’essentiel pour accéder à Dieu pas d’autre chemin que la conversion, c’est à dire la reconnaissance du péché,   et une véritable adhésion  à Lui. Pour nous les chrétiens cela passe par le Christ. C’est à lui que nous adhérons, car nous savons qu’il a les paroles de la vie éternelle. 


Mais depuis que la foi chrétienne s’est propagée un peu partout sur terre  on pourrait  formuler ce même reproche à notre égard. Le curseur d’alerte se déplace du peuple d’Israël vers le christianisme. Pour la plupart d’entre nous, nous venons d’une tradition chrétienne, catholique  bien établie depuis fort longtemps. Quelle belle tradition, en effet. Nous avons hérité des réflexes culturels qui nous soutiennent dans la prière, dans l’ouverture du coeur... 
Sûrement, il y a toujours la possibilité de  faire mieux. Les coupures dans la transmission sont aussi présentes. Elles sont présentes  à cause de notre propre raisonnement (l’adolescence en est une période privilégiée, mais pas exclusivement) à cause de l’entourage, à cause du partenaire de la vie en couple etc.    


II.
Vous qui venez ce soir demander le baptême, vous pouvez vous reconnaître comme venant de telle ou telle tradition. Pour certains d’entre vous, le désir de dire oui à cette belle aventure avec Dieu  est déjà bien présent depuis bien longtemps. Vous êtes déjà accompagnés par toute une équipe de vos aînés dans la foi.  Ils le font au nom de toute la communauté, et plus largement au nom de toute l’Eglise.  C’est votre première étape d’enracinement dans la vie de l’Eglise. Par elle comme mère vous accéderez à la totalité de la connaissance des choses de Dieu. Laissez-vous guider en confiance, et vérifiez tout ce que l’on vous raconte pour savoir comment cela se loge dans votre coeur. Si quelque chose n’est pas en harmonie, vous avez votre accompagnateur attitré qui sera une oreille bienveillante  et un guide  sûr. Vous verrez ensemble si c’est sur le fond que la précision porte ou plutôt sur la forme, si souvent notre  manière de témoigner et de dire la foi peut comporter des choses à nettoyer. N’hésitez pas à nous le faire comprendre. En tout nous nous exerçons à cette humilité qui fait des autres des supérieurs à nous même. Pourquoi ? Parce qu’ils sont les messagers de Dieu par lesquels Dieu nous parle. 


III.
Dans la bonne foi, au sens confiante et généreuse, nous sommes tous,  ce  fils  qui a entendu l’appel et  y a répondu. Tout de suite ou plus tard. Dieu est patient, comme nous le rappelle le pape François. Nous avons à l’être, nous aussi. Ce qui  ne nous dispense pas d’être vigilants comme la première lecture nous le rappelle, car c’est une question de la vie ou de mort.