2014/11/15 - Homélie - 33e dim. ord.

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FEMME VAILLANTE et L’HOMME ALORS ?!


I.

Nous ne sommes pas loin de la fin de l’année liturgique. Le temps de faire le bilan. Pas forcément le temps de plier les bagages, au sens du départ définitif de cette terre, car ceci n’est pas programmable à souhait et quand le temps viendra ce sera donc le bon moment pour cela. Pour l’instant nous nous contentons de faire le bilan de l’année. L’Année liturgique évidemment.

Selon la vision biblique du Nouveau Testament nous sommes dans la dernière période de l’histoire de l’humanité. Après celui de la création et de l’attente du Messie, sa venue, nous voici dans la période de l’attente de son retour.

A ce propos, c’est pour quand ? Vous ne le savez pas non plus ? Tant mieux ! Car d’autant plus doit être vigilante et le sera notre attente. Si toutefois l’attente en question est soutenue par l’espérance.

Espérance active et ouverte. C’est ce que suggèrent les textes de la liturgie d’aujourd’hui.

Evidemment, ces textes sont tributaires de la pensée de l’époque, mais ils contiennent le message qui, lui, est toujours à reprendre. Regardons de plus près, surtout en nous appuyant sur la première lecture. Ce n’est pas souvent que l’on y médite vraiment pour voir quels enseignements à en tirer pour nous aujourd’hui.


II.

Le livre des Proverbes d’où est tiré le passage lu à l’instant, fait partie des livres sapientaux de l’Ancien Testament. Tous ces livres sont marqués par la rencontre avec la culture grecque.

C’est un peu comme nous qui pour la plus part, sommes marqués par une culture occidentale héritière en grande partie de cette culture grecque. Culture où la sagesse humaine a une grande part.

La sagesse humaine qui s’y exprime sert de support pour les messages à caractère spirituel en vue de permettre aux croyants de continuer à vivre en présence de Dieu en se référant à sa Loi.

C’est un peu comme les livres historiques de l’Ancien Testament qui servaient à leurs auteurs de support pour délivrer un message de la Révélation. Pour dire comment Dieu est capable d’écrire droit sur les lignes courbées de l’histoire des hommes et de femmes de son Peuple, peuple d’Israël. D’ailleurs, non seulement de ce peuple, car en faisant aussi son instrument des païens comme Pharaon qui libère les Hébreux ou encore Cyrus que fait de même pour les déportés en Babylone.


III.

La participation active et dans l’espérance comme vertu théologale, caractérise l’attitude de chacun de nous.

C’est en tout cas une des marques de la foi chrétienne. Comme sommes-nous actifs dans notre vie ?
En générale, à cette question l’on peut répondre relativement vite. Par la journée bien remplie.

Qui sera choisi pour apprendre à l’école et dans les divers centres sportifs culturels et autres. A qui revient le travail dont l’on espère qu’il rapporte suffisamment pour faire vivre ceux dont l’on a la charge. A qui encore de faire tourner la popote aussi bien familiale que sociale au travers biens des engagements bénévoles...

A cet égard nous sommes bien loin de cette distribution des rôles entre les hommes et les femmes. Mais fondamentalement cela a-t-il vraiment changé ?

Dans le média et la pub en est pleine, l’on nous montre la force séduisante d’un homme et la beauté pas moins séduisante de la femme. En quoi c’est différent d’il y a deux mille ans ou plus ?


IV.
Mais lorsque ce passage est choisi par les futurs mariés, car il en fait partie des lectures possibles pour la célébration de mariage, je préfère interroger les futurs sur les véritables motivations.

Car je veux vérifier si derrière ce choix il y a de la motivation purement culturelle ou si elle est véritablement spirituelle. Alors, quelle est donc la motivation spirituelle de ce texte ?

Elle est quelque part dans le constat d’une mission que chacun aussi bien les hommes que les femmes ont à vivre. Et chaque mission étant unique, elle est donc destinée à apporter du fruit.

En plus de la descendance à assurer dans la mesure où ceci est bien sûr non seulement souhaité, mais aussi possible, il y a à participer chacun pour sa part à l’effort commun dans le sens d’une économie familiale etc.


V.

La femme vaillante est celle qui par ses activités journalières sait maintenir l’espérance du futur. Sa préoccupation matérielle tant louée par son mari, n’est qu’une image de ce qui est attendu d’elle comme de lui bien évidemment.

C’est à eux deux, chacun pour sa part, d’être capables d’entretenir le fil de l’espérance d’un futur spirituellement parlant.

Parce qu’elle sait ce qui est passager, comme lui l’homme aussi le sait lorsqu`il compte sur ses propres forces, qui finiront par le lâcher un jour aussi.

Parce qu’ils savent tous les deux quel est leur horizon qu’ils peuvent s’adonner tranquillement à des tâches quotidiennes.


VI.

Evidemment, la vie n’est pas aussi lisse et idéalement vécue que cela. C’est un modèle, c’est une référence, c’est une approximation pour nous faire comprendre comme savoir distinguer entre l’essentiel et l’accessoire, entre l’utile et futile….

Comment donc c’est fait la rentrée le déménagement, l’intégration dans la nouvelle communauté humaine, socialement parlant et du point de vue de la vie chrétienne ?

Voila le type de questions auxquelles invitent les lectures d’aujourd’hui et le livre de Proverbes sur la femme et donc l’homme vaillant en particulier.