2014/11/30 - Homélie - 1er dim. Avent

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Nous avons tous à attendre quelque chose,  et en ce premier dimanche de l’Avent, les enfants et  les adultes, nous attendons ensemble  les fêtes de Noël,  chacun pour sa part et dans la joie partagée. Mais ce soir spécialement, nous avons les fiancés avec nous qui attendent le jour de leur mariage,  tout comme les confirmands la  pentecôte de leur vie ou encore les catéchumènes leur baptême d’adulte etc.


J’imagine que les belles mères attendent d’être présentées, si ce n’est déjà fait, à leurs futures belles filles (d’ailleurs qui sont- elles en attendant ?) Et en attendant que fait-on ? Cela vous est-il déjà arrivé de rater  le train, alors que vous étiez en train de l’attendre justement ? Mais tellement dans vos pensées sur le futur, sur le passé peut-être ou tout simplement ailleurs que, ce pauvre train, vous ne l’avez pas vu passer. Et pauvre de vous, malgré toute la bonne attention de vouloir partir en voyage.  Et malgré cela, on pourrait admirer la capacité à s’isoler, ne pas être  influencé pas  l’environnement, par toutes ces ondes de  forces telluriques - tellus, terre - dont grouillent  justement la terre et notre civilisation avec. 


Il y en a qui mettent une telle capacité à s’isoler au profit de leurs activités, activités qui rapportent sainement. Comme par exemple Jean-Paul II  qui pouvait préparer l’homélie destinée aux prêtres français à qui il allait s’adresser plusieurs moins plus tard, alors qu’il était en voyage pastoral en Afrique et mettait ses collaborateurs dans un état proche de l’épuisement car ils tombaient de fatigue sous la chaleur moite  du tropique vert.


Evidemment nos attentes sont rarement inactives, nous aimons nous activer pour préparer la fête, le voyage, le déménagement, la rentrée scolaire, le nouveau travail, et le mariage qui fait partie de nos préparatifs  les plus apprécié. Mais une fois dedans souvent nous nous sentons en décalage, j’aurais lieux fait de, si j’avais su, est-ce que je me lancerais dans ceci ou cela, j’aurais surement pu mieux anticiper, j’aurais même pu éviter, pourquoi n’étais-je pas conscient de ceci ou de cela... ?


Beaucoup de choses nous semblent décalées, par exemple cette messe, si nous ne nous sentons absolument pas concernés : « mais, qu’est-ce que je fais ici, moi qui ai accepté, par amour évidemment, de me laisser marier à l’église ». Veillons au décalage entre nos attentes et la réalité telle que nous la rencontrons chez les autres. Quand c’est une belle blonde qui se présente à la belle-mère  au lieu d’une belle brune, tout simplement parce qu’elle a décidé de changer la couleur de cheveux, cela ce n’est pas bien grave comme décalage. Mais, quand la robe  de mariage  arrivée la veille  par Chronopost est finalement  trop petite, c’est  un peu plus délicat. Et que dire quand le futur marié découvre à quelques mois du mariage que l’on exige de lui d’être présent physiquement à la célébration qui se fera dans l’église...


C’est au point que l’on se demande si c’est ne pas plutôt les autres, et Dieu lui-même, qui ne sont pas décalés. Il n’est jamais là où on l’attend. Là où on  attend  qu’il se manifeste avec force, il se fait discret, là où on espère de lui quelques tendresses de compréhension on entend des paroles dures, certes, pas de lui-même directement, car on ne sait pas trop bien ce qu’il pense, mais de ses représentants ou ceux qui se prennent pour.


« Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face » Nous pouvons facilement nous joindre à ce soupir de la Bible contenu dans  le livre d’Isaïe  entendu dans la première lecture. D’ailleurs il est descendu, et cela n’a pas  fait  plus d’effet que cela. Personne pour invoquer son nom, « nul ne se réveille pour prendre appui sur toi, » c’est-à-dire, pour prier. Mais ce constat d’un terrible décalage se termine par une note très confiante : « nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. »


C’est  de ne pas arriver à nous dire cela, qu’il nous faut donc nous méfier, ne pas pouvoir dire le beau mot de confiance, alors que dans notre monde celui de la terre, le tellurique,  tout semble se régler selon le principe du donnant-donnant, si ce n’est selon la loi du plus fort.


Voilà à quoi nous sommes invités à nous méfier lorsque ces paroles retentissent dans l’évangile d’aujourd’hui : « prenez garde, restez éveillés ». Il ne dit pas prenez peur. Ce n’est pas une menace, mais une invitation à ouvrir les yeux, à ne pas rater le train, à ne pas rater la marche  pour être toujours plus dans la vérité avec soi-même et ceux que l’on engage à ses côtés. 


Dieu est comme cet homme de la parabole parti en voyage. Il n’est pas constamment sur notre dos. Il est  juste en communication  avec nous pour prendre de nos nouvelles et nous aider si nous le voulons bien !


Donc restons branchés, pardon, restons éveillés.  Car cela vaut la peine de vivre dans la grâce de la paix, paix qui vient de la part de Dieu notre père et du Seigneur Jésus-Christ. « Ainsi aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ ». Amen.