2014/07/05 - Homélie - 15e dim. ord.

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Promesses,


A regarder de près, toutes les promesses que contiennent les textes d’aujourd’hui, elles sont difficiles à constater dans la vie de tous les jours aussi bien sur le plan individuel que collectif. 


Contrairement à ce qu’annonce le dernier prophète  en date de l’Ancien Testament, Zacharie, les chars n’ont pas disparu et la paix  n’est toujours pas là.


De plus la domination d’un Royaume  espéré, car fonctionnant selon les règles de jeux imposés par les commandements de Dieu, n’est toujours pas là.  D’ailleurs on ne le voit pas très bien venir.


Souvent c’est même  l’inverse qui se produit. Qui de plus est activé par le prétexte d’une prétendue loi divine ou d’une loi purement humaine, mais aussi totalisantes l’une que l’autre. 


La Bible en contient-elle aussi les germes d’une telle totalisation ? Germes, sûrement, comme tout message qui se veut intransigeant dans son fond.


En d’autres termes, et pour reprendre la présentation des lectures d’aujourd’hui, en quoi donc,  ce message n’est-il pas une illusion, une rêverie de plus, pire donc, une matière de base pour en faire un instrument idéologique ? 


En quoi justement ce que Jésus propose est-il vraiment si pertinent pour la vie humaine que cela mérite que l’on s’y arrête ?  Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger.


Sûrement, il y a là une invitation à une soumission, une de plus. Nous sommes déjà si soumis (tant et tant) dans la vie, soumis presque à tout.


En quoi celle-ci nous sera d’un secours plus profitable pour nous que toutes les autres ?  Et même lorsque Jésus constate que les choses spirituelles dont il prétend tenir la clef, sont révélées au tous petits, est-ce convainquant pour nous et nous fait  avancer dans notre vie ? 


J’aurais pu continuer à allonger la liste de questions de la sorte, sûrement vous aussi. Arrêtons-la ici.


Deux choses m’apparaissent aujourd’hui  avec évidence :


1° Jésus en effet rappelle que la foi s’adresse au cœur dont chaque être humain est doté, ce cœur est toujours le même, à la fois capable d’aimer, mais hélas aussi capable de haïr.


Mais, attention à ne pas enfermer le sens du mot cœur à un foyer sensible uniquement. Les télé-réalités en sont pleines. 


Le Tout petit c’est celui qui est capable de se reconnaître tel qu’il est ni plus ni moins, mais selon quelle échelle de valeur ?


Evidemment celle de Dieu et de ce que nous en avons compris.     


La foi n’est pas réservée à des initiés, elle est offerte à tous, à chacun, il faut encore l’entendre et l’appliquer. 


Oui, nous avons tous envie d’être soulagés dans nos misères diverses et variées, les une plus ou moins graves que d’autres. Et ce n’est jamais de trop que de chercher à s’en sortir.


Nous les chrétiens, nous avons quelqu’un qui peut nous accompagner dans ce désir. Ceci n’est pas forcement pour nous affranchir de tel ou tel mal, difficulté ou problème. 


Mais sûrement pour  le faire, non seulement témoin de nos misères, ce à quoi il ne rechigne sûrement jamais, mais aussi pour le laisser agir en nous comme il l’entend. Et c’est là que les choses se gâtent. Le laisser agir, comme il l’entend voudrait dire, nous dessaisir d’une grande part sinon de la quasi totalité de  notre liberté que nous croyons souveraine.  


2° Et là pour avancer, regardons la deuxième lecture. St Paul  dans l’épître aux Romains, et donc à nous,   fait part de comment il a compris les choses de la présence de Dieu dans la vie des croyants et comment cela agit sur sa vie.


Car croire et par conséquent prier, c’est un acte « dangereux » au sens qu’il risque de nous faire changer.


Le but de la foi est nous faire changer, de nous faire transformer d’hommes et femmes terrestres en êtres célestes.


L’Esprit du Christ est déjà en nous, celui-là même qui est le gage de notre résurrection. 


Pour qu’il en parle et agisse par nous, cela ne dépend que de notre assentiment, de notre OUI, comme le FIAT de Marie le jour de l’annonciation et tous les autres jours de sa vie. 


C’est nous qui tenons la clef pour activer cette présence d’un hôte tout intérieur qui s’invite à notre vie et qui dans et par nos vies, petit à petit,   de toutes choses fait  des choses nouvelles.


C’est la raison de notre baptême, c’est la raison de la confession pour réactiver les effets de celui-ci, c’est la raison de la communion eucharistique pour que son corps –corps du Christ- puisse  transformer notre corps en son corps.


Alors les guerres et les chars que celles-ci  déploient passeront peut-être par nos corps, mais sûrement  pas par nos coeurs.  


Nos coeurs humbles et simples sont capables d’accueillir l’immensité de cet amour qui n’attend que  de se déployer dès notre vivant.