2015/01/18 - Homélie - 2e dim.ord.

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MAITRE, OU DEMEURE-TU ?


Les lectures d’aujourd’hui nous conduisent sur les vastes champs de la destinée humaine. Évidemment celle-ci est en lien avec la foi. Et donc la vocation chrétienne à accomplir la mission à laquelle Dieu nous a destinés. 

L’Église est née d’un oui à un appel. Nous en sommes les héritiers. Dans l’Eglise nous naissons  et essayons de grandir.  Grandir en tant que disciples du Christ.

À l’époque de Jésus comme bien avant et après, le disciple choisissait son maître, c’est aussi vrai pour les écoles philosophiques que religieuses et en occident scientifiques...

Une de nouveauté de la Bible dans l’histoire de l’appel, ce que c’est Dieu qui appelle et l’homme répond éventuellement.

C’est vrai pour le jeune Samuel, c’est vrai aussi pour les  apôtres.  Dans l’Evangile de Jean nous avons affaire à un appel de deux frère André et Simon. Tous les deux sont pêcheurs, on ne sait pas  lequel des deux est plus âgé, car ce détail pourrait avoir une importance.  

André est déjà disciple de Jean le Baptiste. Ce qui veut dire qu’il ne se contente pas de vivre sa foi juive de façon tout compte fait ordinaire, comme tous la plus part de ses coreligionnaires. Il ne se contente pas d’accomplir ce qui est imposé par les prescriptions rituelles.

Il cherche  à comprendre le sens non pas tant de ces rites, car ils ont vraisemblablement assez bien compris.

Il cherche à comprendre  le sens de sa vie là-dedans.

Et il continue avec Jésus, c’est logique Jean Baptiste lui en a donné l’autorisation ; « voici l’agneau de Dieu », c’est donc une suite logique.  Et puis il entraine son frère Pierre qui ne semblait pas aussi enclin à se pencher sur sa propre vie au moyen d’une réflexion à caractère religieux.


Deuxième caractéristique de l’appel dans la Bible, c’est que Dieu appelle par le nom Samuel, Samuel, Samuel, ou André. Ou alors, dans certains cas,  il procède carrément au changement du nom, c’est lorsqu’’il s’agit d’une vocation très spécifique comme Abraham ou Pierre.

Nous aussi, nous entendons l’appel de Dieu, mais,  souvent comme  Samuel, nous avons du mal à identifier la source. Mais dans le cas de Samuel l’appel revient presque en boucle, jusqu’à ce qu’il comprenne. Pour André et Pierre c’est similaire, mais dans une autre variante.

Quand on compare les quatre évangiles, on voir que l’appel de disciples dans les synoptiques est décrit différemment.  Comme si il y avait deux appels différents. Une fois, tel que celui-ci est décrit dans l’évangile de Jean et puis, une autre fois chez les trois autres.

C’est la théorie de st Chrysostome (IV-Vs). Il suppose qu’André et Pierre avaient d’abord quitté Jésus. Puis, après la mort de Jean Baptiste ils étaient rappelés de nouveau et cette fois-ci, quittant aussitôt leur filets, ils l’on suivi. En tout cas cela lui semble « assez vraisemblable ».

Troisième caractéristique de l’appel chrétien, on peut ne pas répondre à l’appel, on peut s’arrêter en court de la mission, on peut…. Jésus ne les empêcha pas de partir. Il ne les rejeta pas, il a assumé leur faiblesse sans reproche,  ni condition préalable en réitérant l’appel. Cette fois ci Jésus les appelle au milieu de leur travail.

Troisième caractéristique qui rejoint  la première. Ce ne sont  pas André et Pierre qui cherchent Jésus. C’est Jésus qui va les chercher, mais là où eux, ils sont. Ce qui veut dire  qu’il les rejoint  dans toute leur vie, et pas seulement dans ce qu’ils cherchaient à obtenir quand eux,   l’ont rejoint.   Dieu qui  appelle du milieu de la vie ordinaire s’occupe de la vie dans sa totalité.

André et Pierre dans ce premier appel sont comme beaucoup d’entre nous, pour ne pas dire tous, tout au moins à un moment ou un autre de notre existence. Ils font une démarche spontanée pour obtenir protection, pour se mettre à l’abri, y compris en cherchant à comprendre le sens de leur vie.
Nous sommes comme ces foules de l’Evangile qui suivent Jésus de loin tout en essayant de voir de près ce qu’il fait et dit.  C’est-à-dire nous sommes  comme ces foules qui cherchent obscurément. Aujourd’hui aussi tant de foules cherchent  obscurément  le maître de leur vie, le maître qu’ils ne trouvent pas  dans l’Eglise.
Pour répondre à notre vocation chrétienne, nous avons à nous poser la question de l’évangile ; maître, où demeure-tu ? Et non pas, tout au moins en premier, qu’est-ce que la religion chrétienne pourrait m’apporter.
Convertir notre approche utilitariste de la religion, n’est pas une mince affaire. C’est la question de toute une vie.

Mais le plutôt on commence à entrer sur le chemin de la logique de Dieu et pas la nôtre, le plus clair est notre témoignage et le plus rapidement advient le royaume de Dieu sur cette terre, royaume de justice et de paix.   AMEN