2006/08/26 - Homélie - D’un radicalisme à l’autre

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1.  Radicale est la religion chrétienne dans son absolutisme de l’amour de Dieu en J-Ch :

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »

Beaucoup de disciples  se retirent et cessent de faire route avec lui
Allez-vous partir vous aussi ?

Mais pour aller où ?

Nous croyons que tu es le messie !

Messie veut dire « envoyé » de Dieu le Père pour communiquer l’amour de ce Dieu-là, et ceci de manière très concrète en venant au secours de l’homme désireux de répondre à cet amour mais sans en avoir les moyens pour le faire.
 Dieu a un projet pour aider l’homme à le rejoindre.
  
Pour la première fois un homme (Pierre) reconnaît que l’amour et le projet du Père s’incarnent en cet homme qu’est Jésus-Christ capable de donner sa chaire à manger.

 

Manger comme un gâteau par un enfant qui le dévore d’abord de ses yeux et en mangeant il devient le gâteau… de la poésie, peut-être, mais il y a quelque chose de cela dans ce mystère de la chair à manger et du sang à boire.

 

 

 


2. Tout est à l’extrême.


Dans la vie de ce Jésus qui est capable de donner sa chair à manger tout est à l’extrême : le projet qu’il réalise est radical et l’amour qu’il exprime ainsi est absolu.

Les deux,  projet  et amour sont noués l’un dans l‘autre et ensemble prennent forme d’un drame qui se trame.

Scandale de la croix,
Scandale  du pain devenu corps,
Scandale du vin devenu sang.

Combien nous aurions préféré que ce pain reste du pain et que ce vin reste du vin.
Or, le passage de l’un à l’autre se fait sous l‘impulsion de la fidélité de Jésus à l’amour  qu’il a reçu du Père  et qu’il exprime en liberté souveraine.

Jésus, lui seul,  en a été capable. Lui seul peut dire  « voici mon corps voici mon sang, prenez et mangez, prenez et buvez ! » 

Combien nous aurions préféré que ce pain reste du pain et que ce vin demeure du vin.

Or, le passage de l’un à l’autre, déjà fait en Jésus, nourrit notre passage à nous. Ainsi nous pouvons constater que le chrétien ne vit plus dans la perspective de la mort, mais à partir de l’expérience de la mort, celle du Christ, expérience à partir de laquelle la vie apparaît avec toute sa splendeur

 

 

 

 

3. Aujourd’hui ce texte nous est donné à méditer.


Un pain de vie est donné à manger, une parole à écouter, et une interpellation à entendre : croire ou ne pas croire !

A ce  point  je peut refuser d’accueillir cette parole trop dure, ou comme Pierre accepter la plénitude  de ce  que Jésus dit de lui-même et d’adhérer à ce qui reste mystérieux mais qui a goût de bonheur.

« Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur »

« Soyons du corps où tout se tient, prenons le temps, de vivre en grâce avec nos frères ! » (D. Rimaud)