2007/11/04 - Homélie - La rencontre, les rencontres

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La foi, dit-on souvent, c’est une question de rencontre.

 Dans la vie, il y a de bonnes et de moins bonnes,  parfois de franchement mauvaises  rencontres. Une mauvaise rencontre n’est pas une catastrophe en soi. Les mauvaises fréquentations  posent problème!

Dans la vie,  surtout chez les ados, beaucoup de choses se jouent  sur une rencontre : tout peut basculer.

2° Jésus rencontre tout le monde.

Pour lui, il n’y en a pas qui ne soient fréquentables, au sens d’entrer en relation véritable. Pour Lui, du moins. Mais la rencontre qu’il effectue, est-elle toujours  au bénéfice du rencontré ? Toujours ? pas sûr ! Surtout lorsqu’on  devine ce que représente le mot « bénéfice » envisagé du point de vue de celui qui est rencontré par Jésus.        

-  Zachée a gagné l’amitié de Jésus, mais a perdu de l’argent !
-  Marie Madeleine a gagné l’amitié de Jésus, mais  a perdu bien d’autres affections.
-   Et  le jeune homme riche  n’a pas perdu tous ses biens, mais il n’a pas transformé la rencontre avec Jésus en une fréquentation amicale.
-   Et puis les coreligionnaires de Jésus, eux qui l’ont écouté, souvent suivi, mais un moment donné beaucoup se sont éloignés, parce qu’il ébranlait leur manière de vivre la Thora.

3° La foi c’est une question de rencontre, de rencontre pour aujourd’hui.
 
Ex. Les futurs mariés sont souvent bien étonnés d’entendre le discours sur l’enracinement  dans la communauté de vie chrétienne (paroisse,  groupe chrétiens d’un mouvement etc.). Ils sont d’accord pour plus tard, dans quelques années, quand les enfants viendront  et les feront sortir  de leur cadre socio – familial  pour les emmener à l’église et ou au catéchisme. 

Mais pas tout de suite, là aujourd’hui, ce n’est pas forcement prévu. Alors que l’on sait bien que l’avenir ne nous appartient pas, le passé est du passé,  et seulement sur le présent que nous avons éventuellement  prise dans nos décisions et actions. Nous les invitons donc à envisager cet enracinement à leur manière, progressivement, à leur  rythme, mais dès aujourd’hui.  

La foi est une question de rencontre.
Ce matin un non baptisé qui a lu un Evangile en entier (Marc) a relevé deux choses : 1° « l’autorité avec laquelle  Jésus se situe » et 2° la constance de cette équation : »si vous croyez tout peut arriver »  au sens de ce que Jésus annonce, signifie dans les miracles  pour le bonheur (exigeant, soit !)  de l’homme, que tout ceci est vrai.

4° J’ai interrompu la préparation de l’homélie et  suis parti à la collégiale. Combien de dizaines de personnes sont-elles passé aujourd’hui par là? Combien de rencontres,  de rencontres réalisées, attendues, espérées ?


5° Et nous, vous ?

Dans la communauté paroissiale, ici ou là ou vous êtes habituellement ou de passage, est-ce que vous rencontrez d’autres chrétiens, sans parler des autres ? Est-ce que nous rencontrons les autres ? Est-ce que par exemple, moi, en tant que pasteur, je vous ai déjà vraiment rencontrés ? Chez vous ? Rassurez-vous, je ne vous prends pas pour Zachée et moi encore moins pour Jésus. Je vous considère comme Ses disciples ou comme ceux qui Le cherchent, ou  cherchent quelque chose  d’important pour votre vie, pour vous, auprès de Lui.

Je ne m’invite pas chez vous pour un repas, si cela vous complique la vie et gène. Je me pose la question : comment suis-je pasteur pour vous ? En sachant que cela passe par la rencontre, en demeurant chez vous au sens locatif  et ou simplement au sens humain et spirituel du terme !

6° La foi c’est une question de rencontre.

Rencontrer le Christ, comme Zachée a rencontré Jésus sur sa route c’est bien, mais le fréquenter c’est mieux. Cette une fréquentation qui ne déçoit pas, même si elle invite au dépouillement de soi. Dans cette rencontre là, il n’y a que des gagnants :
Vous et moi, Dieu et la foi.

Sans remettre à plus tard, il nous faut saisir l’occasion pour monter sur le sycomore de nos vies. Chacun a le sien. Ce serait dommage de constater qu’il y en aient tant qui ne servent  à rien. Comme un escabeau   qui fait partie de l’équipement de la maison et dont on ne se sert pas pour voir plus loin que nous yeux et pour sentir la terre  plus sûrement que nos pieds et nos pas.        

C’est seulement dans la rencontre qu’il  est question de la foi. Sans la rencontre il n’y pas de foi.

7° Où est ma foi où sont mes pas… ?

Tous, nous avons besoin d’un sycomore pour nous aider à voir où est le salut. Avons-nous trouvé le nôtre ? Mais peut-être serions-nous heureux à notre tour d’être un sycomore pour les autres ?