2016/01/24 - Homélie - 3e dim. ordinaire

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Avant toutes les élections, les candidats présentent leur programme électoral parfois en promettant monts et merveilles. Souvent qu’elle n’est pas la surprise de voir qu’il  y en a certains d’entre eux qui s’efforcent d’en réaliser au moins une bonne partie. Qu’en est-il de Jésus et de ses promesses ? Car Jésus aussi, d’une certaine manière dans l’évangile fait une entrée dans sa mission par la présentation d’un discours programme. Il commente le passage d’Isaïe sur la Libération. La foi chrétienne est fondée sur le Christ qui sauve et qui libère.

De la façon la plus basique nous avons besoin d’être libéré de toute sorte d’esclavage imposé par le corps malade, par un esprit faible sans volonté d’agir, de différentes peurs et angoisses face à l’avenir incertain et la pression quotidienne difficile à supporter etc. Et sur le plan spirituel, nous avons besoin d’être libérés, évidement déjà du péché, c’est-à-dire de cette incapacité d’entrer en relation amicale avec Dieu. Car c’est  seulement Dieu qui par sa grâce peut  nous rendre capable d’être avec lui. Mais une fois libéré de cela dans le baptême, le travail est loin d’être fini. Il nous faut être libéré de l’emprise des conséquences de ce péché originel (la nature humaine) manque d’espérance, manque de courage, manque de confiance, facilité avec laquelle nous nous laissons divertir par les attraits du monde qui nous éloigne de Dieu... et pour cela il nous faut les moyens spirituels aussi.

Quelles sont ces moyens ? La première lecture nous fournit l’essentiel. C’est la méditation de la Parole de Dieu. Au V siècle avant J-X les juifs sont déjà depuis longtemps rentrés de l’exil en Babylone, Ils sont retournés en Terre sainte, ont réinvesti la ville de Jérusalem, reconstruit  le temple, mais il leur manque l’essentiel vivre de la présence de Dieu au quotidien. D’où à l’occasion du nouvel an, cette grande célébration orchestrée par un prêtre et un laïc. Et cela dure, depuis le lever du jour jusqu’à midi.

Vous qui êtes catéchumènes, vous êtes sur le chemin de la foi au Christ. Vous allez tout à l’heure recevoir les deux traditions, une qui concerne la transmission de la foi en écoutant le Crédo récité par toute l’assemblée et l’autre, celle de la prière dominicale (le N-P) Vous allez entrer un peu plus dans la vie de cette communauté composée de ceux qui ont déjà été baptisés et essayent de vivre du don de l’Esprit saint à la suite de la confirmation.

Comme vous allez le constater, les membres des différentes communautés chrétiennes, comme celle d’ici par exemple, sont divers et variés dans leur manière de se situer par rapport à la religion catholique. Certains considèrent leur relation spirituelle à Dieu comme leur propre affaire privée, personnelle, et insistent sur l’intimité de leur relation à Dieu. Cela est vrai, mais si on se sépare de la vie en communauté, on prend le risque de vivre une religion sur mesure, comme un programme de vacances organisé à l’aide des prestataires de service. Il y en a d’autres qui sont dans une posture d’exigence spirituellement si poussée que ce que la communauté propose et reflètent ne leur suffit pas, et l’insatisfaction les  fait chercher ailleurs autre chose, autrement ??? D’autres encore acceptent le brouhaha à la messe plutôt que l’église vide (d’une certaine façon je fais partie de ceux-là). Alors que d’autres ne le supportant pas cherchent des endroits plus calmes.

Tout ceci se comprend ; comme être en mesure de permettre à chacun d’être  à l’écoute de la Parole de Dieu qui lui  permettra de comprendre la différence entre la sensibilité personnelle et les exigences de la foi partagée ? La messe c’est comme un déjeuner de dimanche chez la grande mère qui rassemble tous ses petits-enfants le plus souvent possible. Vous imaginez l’ambiance, on a pratiquement tous connu ou connaîtra  cela. Mais si la grand-mère veut parler il faut que le silence s’instaure, c’est plus que nécessaire, sinon on ne verra même pas que l’on était chez elle, tellement contents d’être entre nous.

Vous allez découvrir toute cette variété et ses richesses, d’une communauté  comme celle d’ici ou ailleurs là où vous serez par la suite.  Mais sachez que  le pilier principal sur lequel repose la foi chrétienne c’est le Christ lui-même, donc il n’y a pas de foi chrétienne sans le Christ, comme il n’y a pas de vie chrétienne sans fréquentation des écritures, paroles de Dieu, comme il n’y a pas de transmission possible sans passer par la vie de la communauté, communauté avec ses forces et ses faiblesses, car le Christ s’y identifie, nous n’avons pas le Christ chacun pour nous, nous l’avons comme corps partagé, dans l’eucharistie et dans la vie de charité au quotidien.   Amen