2016/12/03 - Homélie - 2e dim. de l'Avent

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L’Avent, c’est le temps propice pour nous arrêter sur notre manière de pratiquer la foi. Tout au moins sur un de ses aspects, celui de la nourriture que constitue la parole de Dieu et le fait de venir à la messe au cours de laquelle nous entendons des passages de la Bible. 

Comment résonnent-elles, les lectures d’aujourd’hui ? Étions-nous vraiment attentifs à ce qui vient d’’être lu ? Est-ce clair à la première lecture ? Sont-elles d’actualité pour nous ? Nous touchent-elles dans notre intelligence, dans notre cœur, dans notre âme ? 

 Les livres saints, dont est composée la Bible, sont là pour nous instruire ! Elles sont pour nous faire enseigner sur Dieu et son plan de salut pour chacun de nous. Or, si nous venons à la messe, comme ce soir, c’est en principe dans deux attitudes possibles par rapport à la Bible et plus généralement par rapport à ce qui se vit lors d’une messe. Soit effectivement, nous y venons pour nous faire instruire et donc nous faire enseigner. Soit pour nous faire renseigner

La première  attitude, celle de nous faire enseigner, est justement celle de nous faire instruire. Celle qui nous faire enseigner quelque chose que nous ne connaissons pas encore. Ou quelque chose que nous aurions éventuellement entre temps oublié. Qu’est-ce qui nous est enseigné ? 

C’est la connaissance du Seigneur qui nous est enseignée. Et elle est enseignée pour savoir qui est Dieu et comment est-il présent dans notre vie, au quotidien, dans nos familles, au travail, dans la rue, dans le métro etc. 

Comment nous parle-t-il et comment change-t-il notre cœur. Car nous laisser enseigner c’est nous laisser nous changer, modifier, améliorer pour être plus vrai, plus juste et davantage dans l’amour véritable, celui de Dieu lui-même. Nous y apprenons que Dieu est fidèle à sa promesse et qu’il y exprime sa miséricorde. 

Si nous venons pour nous renseigner, c’est juste dans l’intention de prendre la température de l’ambiance de la communauté : me convient, ne me convient pas, je me sens accueilli ou pas. C’est d’écouter ce qui s’y dit et peut-être se dire qu’il y aurait quelque chose d’intéressant pour moi.  

Si vous revenez plusieurs fois pour vous renseigner de la sorte, tôt ou tard, vous serez amenés à changer quelque chose en vous. Rien que dans votre agenda pour venir à la messe. Peut-être, ce changement se fera de façon imperceptible. Peut-être sera-t-il constatable en sautant aux yeux, les vôtres et ou ceux des autres ? 

Le fait de vous renseigner prendra alors peu à peu l’allure d’un véritable enseignement. 

Car vous allez être peu à peu transformés, travaillés, changés, modifiés, améliorés, plus justes et plus vrais. Et Dieu sera déjà à l’œuvre dans votre cœur. Par son Esprit il façonnera déjà votre cœur. En même temps, cet Esprit de Dieu fera des connexions dans votre cerveau. Puis, ce que vous avez compris intellectuellement, il le fera connecter avec votre cœur. Pour finir ce travail d’unification  de votre vie intérieure. 

Ce même Esprit vous poussera hors de vous-même afin que vous  exprimiez cette nouveauté. Il vous poussera hors de vous-même pour que cette unification intérieure bien que fragile mais déjà suffisante pour qu’elle s’exprime en servant du support aux actions. 

Cette unification encore en devenir elle-même, elle servira déjà de canevas  aux œuvres qui vont s’y imprimer. Ouvres que vous allez accomplir désormais au nom d’une telle nouvelle connaissance  de Dieu, au nom de la véritable charité christique.  

Ce Dieu qui nous ouvre à la réalité du monde, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver en le soutenant dans sa marche sur les chemins si divers, voire contradictoires de son histoire. 

Vous devenez alors des Jean-Baptiste qui n’hésitent pas à appeler un chat un chat dont l’évangile d’aujourd’hui nous fait le récit avec ses expressions qui frappent les esprits : engeance de vipères et la cognée est déjà à la racine de l’arbre. 

Et si nous étions un peu les deux, un lieu qui grouille de vie, mais pas forcément selon le plan de Dieu. Et si nous étions en partie, tout au moins, ce bois mort qui va être enlevé. Ces paroles, en les entendant pour nous, mais qui peuvent aussi concerner les autres, nous les appliquons  avant tout à  nous-même.  

Avec le courage de la vérité, vous devenez  alors ce disciple qui indique le chemin à suivre avec insistance, mais plein de douceur dont st Paul fait preuve dans la seconde lecture. Ou encore dans une attitude pleine de la belle espérance, comme l’exprime le prophète Isaïe dans la première lecture. 

Nous venons donc pour nous laisser enseigner et pour nous renseigner. Et peu importe, car nous sommes là et c’est aujourd’hui que la Bonne Nouvelle nous est annoncée. Reconnaître Dieu, c’est en prendre connaissance. Prendre connaissance de sa vie telle qu’elle se donne au travers toute la Bible. 

Nous y accédons par l’intermédiaire de son Fils Jésus Christ. Reconnaître Jésus comme Dieu, c’est se laisser baptiser dans l’eau en vue de la conversion. Et ainsi préparer le baptême dans l’Esprit et dans le feu. Ce qui veut dire être capable d’accueillir l’Esprit Saint et être prêt à accueillir les effets de son passage par notre existence. 

Avec st Paul qui cite l’Ancien Testament, je peux donc dire : 

« C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations, je chanterai ton nom » AMEN