2017/04/09 - Homélie - Rameaux

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Quel contraste entre les deux situations. D’un côté la foule en liesse qui accompagnait Jésus dans son entrée à Jérusalem. De l’autre, la foule qui crie : à mort ! C'est la même foule qui est capable de l'un et de l'autre. Si souvent nous faisons partie de ces deux types de situations.

Méfions-nous des foules, imprévisibles et versatiles. Méfions-nous des foules qui expriment les opinions des majorités silencieuses qui sommeillent dans les attitudes opportunistes. Méfions-nous des foules qui se laissent porter par les vents de l'histoire qui soufflent, on ne sait  d'où, mais on sait vers où. Méfions-nous de nos propres sensibilités forgées à la sueur de notre front. Notre expérience et notre intelligence sont le lit de nos opinions sur la vie.

Mais sont-elles amarrées sur l’Évangile ? Qu’est-ce que tout cela vaut  face à l’Évangile ? Quel est le référentiel de notre vie et de nos convictions. Quelle est la place de l’Évangile dans nos vies ? Est-ce que nous laissons coloniser nos convictions profondes par les opinions du moment, fussent-elles  forgées dans la loi régissant la vie de ‘une société ?

Avec la messe des rameaux de ce soir et ou demain, nous entrons dans la Semaine Sainte. Les célébrations de la semaine sainte sont là pour nous aider à nous réajuster sur l'axe du message de l'Évangile. Elles nous aident à marcher droit en suivant ce Jésus, Roi  des serviteurs et Ami des pauvres.

Si nous voulons vivre libres et dans l’amour véritable, reconnaissons-nous comme étant de ses serveurs ! Reconnaissons-nous d'être de ses pauvres. Nous sommes pauvres de sa vie. Nous sommes pauvres  de son amour. Nous en sommes pauvres et donc avides. Ne nous en privons pas.

Aujourd'hui, ce Jésus, roi serviteur, passe juste devant nos yeux. Aujourd'hui, il passe juste devant nos cœurs. Accueillons-le en fidèle disciple. Pas en foule avide de nouvelles sensations ou  nostalgique des sensations à renouveler.

Mais en disciple heureux d'avoir, non pas un maître à penser, mais un maître à vivre et à agir. Et si on a un maître à vivre et à  agir, on saura comment penser par nous-même. Dieu n'attend que cela,  il attend  notre autonomie, autonomie  de gens responsables.

Et tous, ensemble, laissons-nous donc transformer par Dieu lui-même en communauté de disciples. Disciples qui viennent ici, pauvres et serviteurs, qui viennent chercher des raisons d'espérer. Amen !