2017/04/23 - Homélie - 2e dim. de Pâques

Imprimer

Le Thomas de l’Évangile nous intrigue, il nous interpelle. Nous sommes attirés par ce personnage de l’entourage de Jésus. Nous nous sentons proches de ce Thomas si moderne, si de chez nous. Il est raisonnable, il ne croit pas n’importe quoi, il est scientifique, il est bien formé pour avancer dans la foi avec des preuves. Preuves, parlons-en. Il en cherche pour satisfaire sa curiosité intellectuelle. Mais, surement aussi, pour étancher sa soif  d’absolu que le contact de Jésus aiguise en lui. C’est un bon gars, qui avance dans la vie à son rythme. Il a raté un rendez-vous, mais pas la seconde occasion pour avancer.

Mais, pour le moment, tant qu’il n’a pas vu il n’a pas cru. Mais quand il a vu au sens spirituel, avait-il besoin de preuves ? Si je ne mets pas mon doigt et ma main, dans ses plais, dans son côté ouvert, non je ne croirais pas. Puis, cela se transforme en : Mon Seigneur et mon Dieu. Entre les deux, met-il à l’exécution son plan de vérifier ? Non, il l’abandonne en cours de route.

Cette histoire de Thomas peut susciter au moins des questions et au moins deux interrogations.

Une sur les preuves dans la foi. En d’autres termes comprendre pour croire ou croire pour comprendre.  La démarche de la foi est dans croire pour comprendre. La démarche scientifique, ou prétendument scientifique, et tout compte fait bien naturelle, est de comprendre pour savoir et donc croire que c’est vrai. Mais, dans cette logique,  quand on a compris on n’a plus besoin de croire, puisque la science remplace la croyance. Vérité est une évidence qui n’a pas besoin d’un acte de foi.

Mais quand on croit pour comprendre, la compréhension est toujours plus petite que la foi. La croyance sous forme de la foi est donc à la fois la compréhension des choses de Dieu et surtout plongée dans son mystère. Et là se trouve la clef de la démarche de la foi. On croit pour comprendre, on entre d’abord dans le mystère puis on découvre ce que l’on peut...Si nous faisons acte de foi, c’est pour entrer dans le mystère, et le mystère de la vie en Dieu on ne le comprendra jamais. Donc d’abord croire puis comprendre ce que l’on peut.

L’autre question est au sujet de la place que nous accordons à la foi. Qu’est-ce que j’ai déjà compris de  ma vie grâce à la foi ? Si peu, beaucoup, un peu, énormément, presque tout. Cela peut varier d’une personne à l’autre et d’un moment à l’autre dans la même personne. Ce qui ne varie pas c’est l’acte de foi en lui-même, car il est engagement plénier et durable inscrit dans la fidélité de Dieu à notre égard. Nous pouvons désavouer notre acte de foi, mais ne nous pouvons pas le nier, il a était fait une fois pour toutes. Pour cela aussi Thomas est le patron non pas des croyants scientifiques ou pis des croyants qui doutent, IL est patron de ceux qui croient malgré leurs précédentes et apparentes difficultés à croire. Il est l’autre face, jumeau de celui qui, peut être croit sans avoir vu. Sans avoir eu autant de preuves dans sa vie pour constater les effets de la fois. Ceux-là, sont encore plus ‘méritants’ dans leur foi. Amen.