2017/06/18 - Homélie - Corpus Christi

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Les lectures de la Bible d’aujourd’hui nous invitent à nous recentrer sur l’essentiel. Elles nous parlent de ce qui constitue le coeur de la vie d’une  communauté chrétienne : se nourrir de l’Amour venu du ciel.  La lettre que nous avons reçue de la part de nos hôtes, nous invite à prendre au sérieux un aspect essentiel de notre manière d’être chrétien : respecter les règles de vie commune avec nos hôtes.


 Quand nous venons à la messe, que cherchons-nous ? La manière dont nous sommes avant la messe, pendant et après, l’indique. Globalement, et je ne me trompe pas en le disant,  nous cherchons deux choses. Nous cherchons à renforcer le lien avec Dieu. Et en même temps, nous cherchons à fluidifier les bonnes relations entre nous et autour de nous.  J’ai mis  Dieu d’abord, tout en sachant que souvent c’est l’inverse. Mais ce qui m’intéresse dans cette présentation, ces sont nos attentes les plus importantes, celles qui s’enracinent dans notre  être profond de chrétien. 


En somme, nous cherchons à nous retrouver, nous-mêmes, mais en Dieu. Et cela varie d’une personne  à l’autre. Cela varie, suivant l’étape de l’évolution humaine de chacun et de sa  progression dans la foi. Ces retrouvailles se font dans l’esprit de convivialité.  Jésus nous convie à son repas auquel nous participons. C’est un temps pour nous reposer en lui. Profitons-en ! Nous nous laissons reposer en lui en souvenir de son repas pris avec ses disciples la veille de sa passion. Mais, nous le faisons aussi en souvenir de ce qui s’était passé par la suite, sa mort et sa résurrection. Nous cherchons à nous retrouver  dans tout cela et grâce à tout cela. 


Est-ce facile ? Non, car la vérité d’une vie spirituelle, comme d’une humaine tout court, s’obtient au gré  des efforts faits pour vaincre les obstacles. Et en effet, de nombreux obstacles se dressent sur le chemin  d’une telle convivialité. Vue la situation, je me pose la question suivante : dans l’expression de cette convivialité,  sommes-nous si  différents des autres chrétiens, par exemple de ceux de Hong Kong ? Nos marquages culturels sont-ils plus forts que notre envie de convivialité chrétienne, christique ?


Concrètement, sommes-nous capables d’entrer dans l’enceinte de l’école sans bruit et d’y être  sans utiliser ce qui ne nous appartient pas et sans dégrader ce qui s’y trouve, sans parfois adopter le comportement dangereux? Sommes-nous capables de sortir après la messe, et non pas avant la fin,  et seulement  une fois les portes ouvertes ? Sommes-nous  capables de quitter l’enceinte de l’école en moins de 15 minutes ? Sommes-nous capables de veiller sur tout cela ? C’est  ce que nous allons voir tout à l’heure. Ce serait un test grandeur nature. Evidemment, notre manière de vivre la convivialité humaine en prendra un coup. Cependant,  c’est le prix à payer pour avoir la stabilité du lieu de célébration. Car si nous nous émiettons dans les lieux de célébrations, par-ci et par-là et de temps à autre, la communauté catholique francophone de Hong Kong pourrait-elle survivre ?


 Mais recentrons nous donc sur l’essentiel. Si nous venons à la messe c’est déjà pour vivre la convivialité avec Jésus. Travaillons cette conscience d’appartenir à une communauté heureuse de se retrouver en Jésus qui nous convie.  Les nouvelles règles imposées nous y amènent. Certes, la convivialité humaine sera en principe séparée de la messe. Tout au moins celle, vécue sous sa forme habituelle.  Mais, il nous appartient de chercher comment la vivre  en lien avec la convivialité spirituelle. Pour ce qui me concerne, je serai toujours et plus encore « invitable ».  Que l’Esprit saint continue de nous guider sur le chemin de la vie de notre communauté. Lui, qui de toutes choses fait chose nouvelle. N’ayons pas peur de telles nouveautés, même si cela passe par quelques règles à respecter, comme celles-ci ou d’autres, c’est pour le bien commun et la gloire de Dieu, c’est pour le salut de tous et de chacun.  AMEN