2017/10/15 - Homélie - 28e dim. ord.

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Invités aux noces. 

Depuis plusieurs dimanches nous entendons des textes sur un choix crucifiant avec pour fond l’image de la vigne. Y aller ou ne pas y aller ? Et aujourd’hui, même si ce n’est plus la vigne qui sert de support, la question du choix reste pourtant central C’est la dernière parabole de Jésus avant sa passion  dans l’évangile de Mathieu. 

De tout temps Dieu appelle et de tout (le) temps on refuse. C’est même ainsi que l’on explique le rayonnement chrétien dans le monde. Le refus des uns a profité aux autres. Mais nous ne nous sentons pas en sécurité à cet égard.  Cela peut aussi nous être enlevé à nous aussi. Et alors, peut-être direz-vous, cela profitera à d’autres. Et vous, qu’en pensez-vous ? Cela vous fait quoi de savoir pouvoir perdre  la foi qui vous a été donnée comme cadeau par le baptême ? 

Certes  s’occuper de ses propres affaires semble primordial. Mais ce que l’on ne voit pas, c’est ’que par une telle invitation Dieu nous propose de nous occuper de nos affaires, bien que d’une autre façon. Il s’agit de porter le regard sur ce que l’on fait de façon nouvelle. 

Car s’occuper des champs, des morts et des vivants, on aura toujours à le faire. On pourrait allonger la liste, en y mettant toutes nos préoccupations personnelles, collectives sur le cours du monde et ses signes inquiétant sur la violence et  la haine… 

 Il y a 6 jours dans la semaine pour cela. Mais, ici il s’agit de trouver la raison pour laquelle répondre à l’invitation. Ce à quoi sert le 7-ème jour. Celui d’aujourd’hui, de ce soir. Et du coup en s’occupant du 7-ème jour, on saura comment s’occuper des 6 autres. 

La raison de notre foi c’est participer  aux noces. Et participer aux noces, c’est d’être dans la joie du maître. Suis-je prêt à le faire ? Honnêtement, qui dirait oui sans hésiter. Même si l’on est dans la foi, rien ne garantit que l’on réponde jusqu’au bout. Or celui qui ne portait pas le vêtement de noces, il a dit oui  à l’invitation. Mais il ne fait pas ce que l’on lui demande. 

Exemple d’Afrique encore maintenant : invité à la fête, on revêt une  chemise et ou robe ou tunique préparée à votre taille la veille. Imaginez l’affront si quelqu’un sciemment se présentait à la fête sans cet habit. 

 Il s’y présente, mais il n’est pas accueilli. Il voulait se faufiler, il faisait semblant. Il restait avec son orgueil d’avant. Il ne voulait finalement qu’en faire à sa tête. Il n’avait pas Dieu dans son cœur. Il l’avait juste dans la bouche. Et encore, invité à changer de vie il n’obéit pas. Sommé de s’expliquer il n’ouvre pas la bouche. Pris en flagrant délit de tromperie, il se tait. Il reste muet, comme un gamin dont l’orgueil blessé le fait résister à tout aveu de vérité.

Demandons, dans une prière silencieuse, à faire partie de ceux qui entendent l’appel. Prions pour vouloir être devant Dieu en habit de noces. Et si nous n’arrivons pas à prier pour cela, prions pour être dans la vérité du moment. Et si nous n’arrivons pas à faire cela, prions, pour que Dieu nous y mettre. Et si nous n’arrivons à faire cela, prions pour que les autres prient pour nous. AMEN