2018/07/01 - Homélie - Croire à l’incroyable

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Jésus dans l’évangile nous fait comprendre que la mort  n’est qu’un sommeil dont il va nous faire réveiller. « Oscar et la dame Rose » (E.-E. Schmitt), Oscar, un garçon atteint d’une maladie incurable, avant de mourir dans sa dernière lettre écrit à peu près ceci (je cite de mémoire) : ne me dérangez pas, je m’endors, et seul Dieu aura le droit de me réveiller. 

La réanimation de la fillette de l’Évangile est une image. C’est un avant-goût de notre résurrection. Comme Jésus tient la main de la fillette, Dieu nous tend la main, nous prend par la main dans les moments difficiles. Il le fait dans les moments de passages d’une situation à l’autre (cf. les pas sur le sable). Ces situations supposent de mourir pour peu ou pour beaucoup. 

Mourir aux projets d’une vie paisible et équilibrée. Alors que le problème de santé intervient.  Alors que le couple se brise dans ses fondations. Alors que le travail n’est ni source d’épanouissement ni même de revenu, car il n’y en a plus. Alors qu’il faut quitter Hong Kong si apprécié... Partir c’est mourir un peu aussi.

De tels passages nous préparent au passage définitif, étroit, ténébreux,  C’est le cas de la femme qui souffre d’une maladie  chronique incurable.  Comme si le spectre de la mort planait au-dessus d’elle sans cesse.  

Thalita koum, ces paroles s’adressent à l’humanité entière, à la création toute entière. « Ne crains pas, crois seulement ! ». Les paroles de Jésus adressées au père de la fillette sonnent comme un défi. Croire à l’incroyable, croire à la résurrection des morts ? Non jamais ! Déclarait haut et fort une adolescente préparant  sa profession de foi. L’homme de l’évangile y croit, la femme aussi. Croire à l’incroyable est une condition suffisante, mais nécessaire.

Comment j’accueille les paroles de Jésus ? Qu’est-ce que je fais pour les entendre dans leur profondeur ? Comment j’enlève les obstacles : d’abord les bouchons dans les oreilles, puis, les nœuds dans le cerveau ? Et surtout qu’est-ce que je fais pour enlever les acidités de mon cœur, qui, si tel est le cas, me rendent insensible à une telle annonce ? 

En d’autres termes, comment je permets à Dieu de transformer mes difficultés en lieu de passage vers une vraie espérance ? 

Méditation :

1° chef de Synagogue vient au-devant de Jésus pour lui exposer une supplique. Quand est-ce que je viens à Jésus en face de lui pour le supplier de me sauver ? (croix, saint sacrement,…)

Silence

2° la femme vient par derrière. Quand est-ce que je viens à la dérobée, sans vraiment me sentir capable de dire directement à Jésus ce que je veux qu’il fasse ?

Silence

Franchise du père de la fillette,  l’audace et l’humilité de la femme. Notons l’humilité de Jésus qui ne veut pas attirer sur lui les regards mal posés. Mais sur notre besoin de nous sauver !