2018/09/22 - Homélie - Mariage d'Allister-Ann et Richad

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Introduction de la messe


Chers Allister-Ann et Richad,  je suis heureux de vous accueillir dans cette église au nom de son curé qui m’a permis de présider à cette célébration de mariage. Soyez tous les bienvenus, vous qui entourez les mariés dans ce moment décisif pour leur vie commune.

Je pense à vous leurs parents et familles, mais également à vous tous leurs amis qui êtes venus de loin ou de près. D’une île sur l’autre, depuis Hong Kong à l’île d’Yeu, d’un continent à l’autre,  nous sommes ici unis par leur amour. 

Nous sommes ici avec une conviction existentielle  et spirituelle qui est la nôtre

 - Partageant la foi chrétienne dans son expression catholique ou pas 

- Appartenant à une culture ou une autre, suivant l’endroit où nous avons grandi et vécu notre vie d’adulte 

- Ayant une similitude de pensée avec l’essentiel de ce qu’est le mariage religieux célébré dans l’Eglise catholique ou pas tout à fait. 

Si nous sommes là, c’est parce que nous sommes unis par le même statut, celui d’être comptés parmi les convives des mariés. Ils nous convient à leur fête. 

Dans ce moment de silence qui va suivre, recueillons-nous en pensant à ce cadeau spirituel  que nous avons à leur offrir : le meilleur de nous-mêmes vers le meilleur d’eux-mêmes. Tout ceci accompagné de la grâce de Dieu  reconnue comme telle et ou de l’humanité bienveillante, toujours selon notre conscience, telle qu’elle nous guide vers la paix et la justice. 


Silence


Gloire à Dieu


Homélie


Chers Allister-Ann et Richad


Encore quelques minutes et vous allez dire ce grand Oui de votre vie, ce Oui qui résume tous les oui déjà dits en faveur de votre  projet commun scellé par le sacrement de mariage. Les lectures que vous avez choisi disent l’essentiel de ce qu’est le mariage dans son engagement d’aujourd’hui et dans la vie de tous les jours. Et le temps va égrainer, parfois à votre insu, pour traduire en acte et en détails, ce qui  tout à l’heure sera signifié  en paroles et en général.  Pour développer certains aspects  de cette traduction en actes et en détails, je m’appuis sur la première lecture. 


Nous avons entendu :

« Je vous exhorte, donc frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir  vous-mêmes en sacrifice  vivant, saint et agréable à Dieu, ce sera là votre culte spirituel. »  (st. Paul aux Romains 12,1). Comment se situer de manière juste à l’égard de paroles pareilles ? Vous les avez choisies parce qu’elles vous parlent.  Et vous voulez partager ces paroles pour qu’elles parlent aussi à vos invités ; c’est votre cadeau pour eux. Regardons ensemble ce qu’il y a dedans. Pour cela il nous fait ouvrir l’emballage. L’emballage de mots pour percer le sens qui s’y cache. Et à les mettre dans une sorte de four à microonde dont l’Esprit saint a le secret pour nous réchauffer avec et nous en nourrir à bon escient.  

Le culte spirituel c’est quoi ? C’est une manière de dire que Dieu est Dieu, qu’il est plus grand que nous et que nous pouvons lui faire confiance.  Sinon il ne serait pas Dieu, mais éventuellement une idole produit par notre désir et à l’image de ce que nous sommes ou voulons être. Le culte spirituel s’oppose au culte formel. Par exemple, combien de fois n’ai-je pas entendu : mon père, pour ce qui est de la vie chrétienne, j’ai tout fait, j’ai eu mes diplômes, je me suis même marié à l’église ; sous-entendu : et maintenant je vis ma vie comme je l’entends. C’est le cas d’un culte formel qui peut toucher aussi les gens qui viennent à la messe tous les dimanches et semblent prier.  Mais je doute qu’il y en ait beaucoup, tout au moins dans la sphère culturelle occidentale. Culte spirituel veut dire une vraie relation de vie et d’amour.  Cet à une telle vie que vous êtes appelés dans le mariage. Comment faire ?


Poursuivons donc la lecture :


« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner qu’elle est la volonté de Dieu, ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait. » (Rm12,2)

Le culte spirituel c’est votre engagement de mariage. Engagement que vous prenez à la manière justement spirituelle, c’est-à-dire au sérieux devant Dieu et la communauté d’Eglise. Ce n’est donc pas à la manière du monde. Et si ce n’est pas à la manière du monde que vous vous mariez, c’est parce que vous vous êtes déjà laissés transformer par le renouvellement de votre intelligence. Evidemment, ce n’est pas encore totalement abouti, mais chez qui cela l’est vraiment ? Une telle transformation est un processus qui dure  toute la vie. Vous avez déjà exprimé la transformation de votre intelligence par le choix d’un culte spirituel, d’un mariage religieux pris au sérieux. Dans la vie à venir vous aurez à user de cette intelligence renouvelée :

- pour savoir comment vivre au quotidien les engagements liés au culte spirituel

- pour savoir comment  accompagner vos enfants  à venir dans votre responsabilité éducative à leur égard. 

- pour savoir comment rayonner du bonheur d’une famille heureuse, car cherchant déjà  à faire grandir le bonheur entre vous  et cela se donnera à voir à l’extérieur. 

Le renouvellement de l’intelligence vise la capacité à discerner dans tous ces domaines pour savoir qu’elle est la volonté de Dieu :

- Cherchez ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait. 

Tout un programme, en d’autres termes cherchez le Royaume de Dieu et sa justice.  Et elle passe par des choix très concrets. Par exemple  établir la bonne échelle de valeurs, de ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Mais la référencer,  cette échelle de valeurs, sur le sacrement du mariage et de ce qui en découle. Et non plus sur  ce que votre vie à deux pourrait être sans ce culte spirituel.  Donc le couple d’abord, l’homme quittera son père et sa mère…, mais couple plongé dans le culte spirituel. Et pour les détails référons nous à la suite de la première lecture :

- que l’amour soit sincère (des vrais je t’aime, car sans condition, très exigeant, encore ce vers quoi il y a à tendre) 

- fuyez le mal avec horreur (courage, fuyons, parfois aussi difficile qu’indispensable)

- rivalisez d’estime réciproque (à contrario, toute humiliation appelle à la vengeance, mais le cœur contrit accueille la miséricorde, l’amour infini de Dieu pour l’autre et soi-même)

- soyez joyeux dans l’espérance

- bien d’accord entre vous (avec pour boussole votre engagement, et pas le sentiment du moment, qu’il faut prendre en compte, mais qui ne suffit pas ; ex ; éducation chrétienne des enfants etc.)


Chers Richad et Allister-Ann

Dans quelques instants vous allez donc dire ce grand OUI qui prend acte de toutes les transformations déjà vécues et à vivre. Ce oui exprime une confiante ouverture à la vie et son avenir, en vous pour votre bonheur  et la plus grande gloire de Dieu. Amen