2018/11/25 - Homélie - Christ Roi

Aujourd'hui nous fêtons le Christ Roi. C’est aussi notre fête. Nous allons voir comment. 

1° La première lecture nous y aide fortement. C’est une scène de couronnement. Elle se passe dans les nouées du ciel. C’est une vision que Daniel décrit. Cette vision se déroule dans le monde de Dieu. Au cours du sacre du Fils d’Homme, celui-ci reçoit un triple pouvoir : domination, gloire et royauté. 

Dans la suite, qui n’est pas retenue pour la première lecture, le texte permet de comprendre que  ce Fils d’Homme n’est pas un individu. C’est tout un peuple, c’est Israël, réduit même à ce Reste fidèle composé de ceux qui sont restés fidèles dans les persécutions. 

Et à l’époque où Daniel écrit ce texte, des persécutions, il y en a aussi. Ce texte a une double fonction. D'abord il sert à réconforter. Puis, relu et relu par d’autres générations, il est devenu un texte qui parle de l’avenir, c’est une prophétie. Un fils d’homme viendra pour sauver l’humanité.

2° Fils de l’Homme, Jésus emploie ce titre, il se l’applique à lui-même. Il s’identifie avec ce messie dont parle Daniel. Mais il ajoute un aspect qui n’était pas présent dans la prophétie de Daniel, celui de la souffrance. C’est celle qu’il vivra dans la passion avant sa mort de façon particulièrement intense. Après la résurrection tout deviendra limpide, simple et évident, les disciples vont transmettre cette vérité dont parle Jésus chez Pilate. En ce Jésus-Messie, ils vont voir un premier né de l’humanité nouvelle. 

3° la fête du Christ-Roi c’est deux choses à la fois. Le Christ est roi  de l’univers en tant que tête de ce corps qu’est l’Eglise.  A ce titre c’est aussi notre fête. Car chacun d’entre nous, mariés y compris, à leur façon, nous participons à la triple dignité de ce Jésus qui n’est pas seulement roi, mais aussi prêtre et prophète. On y retrouve le triple pouvoir mentionné chez Daniel : domination, gloire et royauté. Pour roi et royauté cela semble clair, prophète c’est celui qui annonce la gloire de Dieu, c’est-à-dire sa grandeur. Et pour prêtre la domination est celle de service, dans l’attitude de l’offrande de la vie. 

4° les fiancés, vous êtes aussi couronnés de ce triple pouvoir et de cette triple dignité. Dans le mariage orthodoxe on procède au couronnement pour le rappeler. Ce couronnement, dans l’Eglise catholique est beaucoup moins explicite. Mais il n’est pas moins symbolique et donc réel dans la foi. Il se déroulera aussi comme dans les nuées. Il se déroulera dans l’espace divin, immergés dans cet amour que Dieu vous donnera pour enrichir et embellir le vôtre. 

Vous y accéderez tous les deux  par le baptême de chacun ou par le baptême de l’un de vous. L’autre va en recevoir les effets indirectement (nous aurons l’occasion de développer cela). Votre mariage va vous projeter dans cette dimension de l’amour divin et va vous inviter à y aller. Vous allez le faire en cherchant à ne jamais perdre pied dans le contact avec le réel de vos vies, les pieds bien plantés dans la terre. Les exigences de la vie quotidienne et celles de vos enfants vont vous les rappeler.

C’est une belle aventure à deux qui s’ouvre devant vous. Catya et Jean-Roch sont déjà passés par là. Ils nous livrent leur témoignage de 20 ans de vie commune scellée par le sacrement de mariage.   AMEN