2020/04/26 - Homélie - 2e dim. de Pâques

Imprimer

Disciples d'Emmaüs, homélie en complément à l'enregistrement


Nous connaissons bien ce passage de l’Evangile. Deux disciples sont sur la route en quittant la ville. Les deux c’est un peu chacun d’entre nous.  Le ressuscité  les rejoint. Une discussion s’engage, un dialogue naît, leurs oreilles et leurs yeux s’ouvrent. Leur déception voire leur amertume a cédé la place à la joie et la paix retrouvées. 


L’évangile d'aujourd'hui décrit ce qu’est la messe composée de la liturgie de la parole et de la liturgie de l’eucharistie. La seconde partie est décrite de façon minimaliste, juste ce qu’il faut pour comprendre. Ils le reconnurent à la fraction du pain. Ce qui compte surtout, c’est ce qui se passe avant et après. Et ce qui s’y passe, cela dure le temps qu’il faut  pour expliquer d’une part et pour en vivre, des conséquences de l’eucharistie d’autre part. 


Et aujourd’hui de l’explication il y en a. Comme si le scanner était passé trois fois pour ausculter la même réalité. Par Jésus lui-même, par Pierre deux fois et même le psaume est répété deux fois aussi. Comme si on voulait nous faire comprendre que revenir sur le même thème plusieurs fois  c’est parfois nécessaire. Repetitio mater studiorum, s’applique ici à l’étude de la bonne nouvelle. Et pour qu’elle soit bonne, il faut qu’elle soit complète. Y compris intégrant la souffrance et la mort pour évidemment jaillir en proclamation de la foi en la résurrection. Ces deux points étaient oubliés par les disciples sur la route d’Emmaüs. 


Dieu nous rejoint sur notre route, car nous sommes en chemin. Nous ne sommes que des étrangers qui passent, le mot parochia vient du grec qui veut dire l’assemblée d’étrangers. L’étranger est de passage et sont statut n’est pas celui d’un résidant de plein droit. La situation d’expatriation permet de mieux percevoir cela, même si nous nous sentons accueillis avec bienveillance, la différence culturelle est là. Par analogie notre situation en tant que chrétiens est celle des étrangers qui passent. Des pèlerins qui cheminent aux côtés des autres frères humains, mais pour qui la véritable patrie est au ciel. 


C’est le ciel qui nous a été ouvert par l'oeuvre accomplie en Jésus-Christ mort et ressuscité. Il est déjà ouvert lorsque nous ouvrons nos oreilles et nos yeux sur les merveilles qui sont racontées à son sujet. Notre vie n’est plus fondée sur les choses corruptibles, mais incorruptibles, qui durent éternellement. 


Nous le savons théoriquement mais que c’est difficile d’y croire vraiment et d'en vivre. Mais ne perdons pas l’espoir, nous progressons  par à-coups, au grès des événements qui nous permettent donc avancer. Comme ceux d’Emmaüs.   Amen