2020/08/23 - Homélie - 21e dim. ord.

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Les lectures d’aujourd’hui nous conduisent sur le terrain  de la jonction entre l'Église et le Royaume de Dieu. Comment l'Eglise détient-elle les clefs du Royaume?  Nous sommes à l’automne, peut être même le jour du Grand Pardon. Jésus est avec ses disciples dans les environs de la ville de Césarée de Philippe, dans un endroit rocheux appelé les portes d’Hadès. C’est pour le décor. 


Jésus pose alors deux questions à son sujet, que disent les gens de lui et qu’en disent les apôtres. Pour la première, c’est un sondage d’opinion, pour constater qu’il n’y a pas grand chose à en tirer. Comme à l’époque, aujourd’hui encore Jésus est considéré comme un grand maître dans le domaine moral (cela peut servir pour la bonne éducation), comme un révolutionnaire ou encore un réformateur de religion (cela peut être bon pour promouvoir des actions bien novatrices en vue du changement).


Rien de tout cela n’est retenu ni par Pierre qui fait une déclaration époustouflante, ni par Jésus lui-même qui montrera par sa vie  et sa mort qui est-il vraiment. Mais la déclaration faite par Pierre devient le prétexte pour Jésus de lui faire à son tour une déclaration encore plus stupéfiante. 


Reconnaître Jésus comme Fils de Dieu, c’est énorme, mais attendu quelque part car déjà dans les cartons de la mémoire collective du peuple d’Israël. Il suffisait de bien les déballer pour y voir  assez clair. 


Mais la déclaration de Jésus dépasse tout entendement. Fonder son héritage et sa mission future sur un homme de plus et d’une si modeste condition? Qui aurait pu imaginer une chose pareille. 


C’est insensé, pourrait-on s’exclamer et à juste titre, vu comment cela marche dans les faits depuis deux mille ans, et on ajouterait qu’est à juste titre qu’un étonnement pareil doit être maintenu. 


Oui nous avons à nous en étonner, mais pas pour les mêmes raisons. Ce qui est encore plus étonnant c’est que la promesse est donnée par Jésus à l’Eglise que celle-ci ne pourra jamais franchir les portes de l’enfer. Qu’est-elle donc cette Église? 


Elle est épouse du Christ, donc promise à la vie de l'Époux. Même si souvent ses membres se montrent infidèles, elle demeure le lieu où les clefs de la grâce divine ouvrent les portent du royaume.


Les clefs ainsi activées ouvrent dans quatre  directions: le pardon des péchés, les guérisons du corps et de l’esprit, la résurrection des morts (le plus étonnant, là encore!) et la gouvernance quotidienne de la maison de David.  Les décisions du pape comme successeur de Pierre lient en effet toute l’Eglise. 


Une telle autorité donnée à Pierre et de ses successeurs ne repose pas sur leur propre force de piété, mais sur la force du nom de Jésus-Christ. 


Comme insondables sont les décisions divines, cela étonne et remplit de joie, car tout par lui, mais rien sans nous. AMEN