2009/08/29 - Homélie - Mariage d'Anne-Gaëlle et Maxime

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« Dessine-moi un mouton et l’autre développe la culture biologique de façon probante. »  
Chers amis, si je tenais à ouvrir ainsi cette homélie c’est pour entrer tout de suite dans ce que je vous propose comme axe de cette réflexion, qui peut se résumer ainsi :
Vous avez décidé d'engager vos vies dans et par  le sacrement du mariage, alors que comme, vous le savez sans doute, cela suppose d’accepter biens des indécidables  et en dépasser d’autres.

 

 Mais pour développer cela,   j'ai besoin de faire le détour suivant !

 

Avec votre mariage et les lectures que vous avez choisies, nous sommes aujourd’hui dans les réponses aux questions ultimes qui sont aussi des questions premières :
Où est-ce que je vais, où donc est-ce que vous allez maintenant et pour  de bon ?!
« Maintenant » est une question première et « pour  de bon »  elle, est ultime.

 

Sans trancher ni sur la réponse ni même sur la valeur propre à chacune (question ou réponse d’ailleurs) et encore moins sur la frontière entre les deux.
Nous sommes en plein, dans le mille, dans les indécidables.

 

« Tous les Crétois sont des menteurs! »,
disait un philosophe justement crétois, c’est un bon exemple de ce qu’est un indécidable.

 

« Veux-tu m’épouser dit l’un à l’autre » est aussi un indécidable, car on ne peut pas savoir lequel des deux le dit à l’autre.
 

« Dessine-moi un mouton et l’autre développe la culture biologique de façon probante. » « Développe-moi de la culture biologique et l’autre lui dessine un mouton, ou un chapeau ».
Vous avez compris que c’est en référence à vos métiers respectifs (même si pour Maxime j’ai fait un déplacement du chimiste au biologiste),  que je fais cette évocation. Regardons de près. 
Si c’est celui qui dessine qui le dit à l’autre, ce n’est pas très « futé », puisque c’est lui qui le sait mieux que l’autre, et pour la culture biologique c’est pareil. Si en revanche c’est l’autre, celui qui ne sait pas dessiner et ne sait pas faire de culture biologique qui le dit malgré les apparences ce n’est pas mieux, car ils voudront se substituer l’un à l’autre par le jeu de miroirs où la symétrie totale semble être visée. Or, heureusement peu importe qui dit quoi, pourvu que l’autre soit l’autre !        

 

Où est-ce que  tout cela nous mène ? ! A constater que même si l’on ne peut pas tout savoir et encore moins avoir... un  avis tranché sur tout (Dieu merci !), en revanche, on peut accueillir la vraie joie qui se présente avec admiration et en prière.
Admiration et prière, lequel de deux est plus important ? Ne me le demandez pas, car en le faisant, vous me « branchez » sur  un autre indécidable, et celui-ci est tout à fait inoxydable, alors que les autres, comme celui du philosophe crétois ne sont qu’intellectuellement valables.

 

Vous,  Anne-Gaëlle et Maxime, pour le compte de l’engagement qui vous unit dès aujourd’hui et en vue des questions ultimes,  restez uniquement dans ce seul indécidable, celui d’admiration et de prière, sans trop savoir, justement, ce que chacun  d’eux peut signifier vraiment avant d’avoir pris la route avec.
Appliquez-vous  à les pratiquer, comme vous l’avez fait pour préparer ce mariage.  Appliquez-vous à être dans l’admiration devant la Vie, mais vous n’y serez pas pleinement, tant que vous ne serez pas en prière, prière cette ouverture bienveillante à Dieu qui vous aime et qui se réjouit de votre amour ainsi vécu.
Et vous ne serez jamais en situation  de devoir dire l’un à l’autre « Admire-moi, je t’en prie ! », car sans vous faire prier vous serez dans l’admiration devant la Vie que Dieu unit à une autre Vie et quand  vous entendrez dire « Vas ! et ne les sépare pas », ni ta vie de la sienne, ni le lien car les deux ne font qu’un et nous, nous, aujourd’hui pour toute votre vie, nous  en sommes des heureux témoins.