2009/09/07 - Homélie - La loi et le sabbat

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L’évangile du jour, Luc 6,6-11, nous met devant l’attitude de Jésus bien connue : il n’a pas peur d’affronter ses coreligionnaires. Là c’est par rapport au miracle le jour du sabbat : « Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. »   Et Jésus, en connaissant leurs pensées pose une question cruciale   « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de la perdre ? »

 

Il replace complètement la question du rapport au sabbat : Les scribes et les pharisiens, les gardiens de la religion et de son observance sont bousculés. La question de savoir si le respect du sabbat est un bien ou un mal ne se pose même pas, c’est évident et les responsables ne veillent que sur le bien de cette observance. Or, Jésus, sans le nier, replace le débat sur un tout autre plan. Il ne pose pas la question de savoir si c’est bien ou pas bien d’observer le sabbat, c’est l’évidence même ! C’est nécessaire, vital ! Et qui voudrait le faire mal ? Mais, il va en amont dans la compréhension de cette loi du sabbat.

 

Il va chercher une autre loi, qui est encore plus importante. En posant la question sur le bien et le mal à faire, sur le fait de devoir  sauver la vie ou la perdre, Jésus se situe au niveau de la loi naturelle. La loi naturelle, c’est la loi-cadre donnée par le Créateur à tous les êtes humains, une sorte d’intuition, d’instinct  dont tout être humain est doté pour distinguer le bien du mal (dans les grandes lignes, mais tout de même). 

 

Cette capacité, dont tout être humain est doté, est à mettre en oeuvre dans le discernement lorsqu’il y a une sorte de conflit entre deux sortes de lois. Jésus n’hésite pas à le faire au nom de la loi naturelle, de faire le bien, bien plus, de sauver une vie, car l’homme guéri est restitué dans sa dignité. Mais peut-être, l’Evangile nous en fournit des exemples éloquents, comme aujourd’hui, le conflit entre différents niveaux, où l’on se situe, ne sont que des prétextes cherchés comme motifs d’accusation.

 

Et souvent, sans aller jusque-là, combien de fausses accusations dans nos vies de chrétiens à l’égard de ceux qui après avoir fait le discernement en toute connaissance de cause et donc avec leur conscience ont fait le choix de faire le bien et de sauver même une vie, au risque de mettre la leur en danger.   

 

Le sabbat est donc au service de la vie, « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Mc,27).

 

Mais le sabbat sans la présence humaine n’est pas accompli non plus.