2012/12/24 - Homélie - Noël

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Mon premier Noël à Hong Kong m’amène à partager mes observations portant sur la manière de présenter NOEL dans la société ambiante.


Le visiteur étranger venant à Hong Kong durant cette période, est en effet surpris par les décors festifs. Pas tant par les  illuminations nombreuses, belles, attirantes, car souvent il y en a  tout autant partout ailleurs. Ce qui frappe le plus c’est surtout deux choses les sapins et les pères Noël, non pas par le fait qu’ils y soient : à la limite, nous sommes dans une ancienne colonie britannique, qui avec la couronne de sa majesté, a aussi su  implanter les symboles   et références chrétiennes.   


Les  plus visibles, les sapins de Noël, sont partout : dans les rues, dans les magasins,  dans les halls d’immeubles. Et que dire du nombre incroyable de pères Noël se promenant dans les rues ? Je ne savais pas que Hong Kong était la pépinière des Pères Noël. Moi, j’étais resté avec l’idée qu’il n’y en avait qu’un seul. Celui, qui venait, jadis, dans l’enfance, à la maison pour apporter les cadeaux. Et, à cette occasion, il venait  vérifier si tout était dans l’ordre, l’obéissance aux parents, bonne entente entre frères et soeurs,  la prière, bon travail à l’école, la chambre bien rangée.... Mais là, ils sont si nombreux que je ne sait plus  où donner de la tête. D’autant plus que, surtout quand ils sont à plusieurs, ils ne semblent pas tous être là pour distribuer les cadeaux. Ils donnent plutôt  l’impression de vouloir s’amuser eux-mêmes, faire la fête pour eux-mêmes. A la limite j’aurais compris, une fois le travail fait et surtout bien fait. Mais faire cela avant d’avoir fini le travail ? Visiblement, pour la plupart, ils ne sont pas là pour les enfants, mais pour eux-même en voulant s’amuser comme des enfants.


Visiblement aussi, le Coca cola et sa force de pub est passé par-là,  en rendant la signification chrétienne de Noël très Light. Mais, heureusement que la langue anglaise nous permet de sauver la mise, car on peut passer de quelque chose de léger, vers quelque chose de lumineux, de lightness dans la manière de considérer Noël à la Lumière elle-même.


Lumière, nous la trouvons dans  la veillée de la crèche vivante, et bien entendu d’une manière peut-être un peu moins ludique, mais pas moins solennelle dans les lectures que nous venons d’entendre, dans l’ensemble de la messe avec les chants et les moments de silences pleins de sens.  


Happy Christmas que l’on voir parfois à Hong Kong avec tous les décors festifs nous fait comprendre que nous sommes dans une société où tout est occasion de  faire la fête et donc aussi dépenser de l’argent, d’où, par exemple, la prolifération des pères Noël.  Certes, ici on  ne sent pratiquement pas  les carcans idéologiques imposés par les  sociétés occidentales à l’expression religieuse, où on va se contenter d’afficher  juste ‘Bonnes fêtes’.  Car dans la dynamique occidentale en général, l’on a toujours pas fini d’éliminer  la vieille religion qui empêche d’accéder à la nouvelle stature d’homme moderne, libre et heureux de pouvoir si innocemment consommer ce que l’on lui donne à manger.


Un concept de liberté que  j’ai du mal  à partager. Moi, je crois que la vraie vie est ailleurs, bien cachée dans le sourire d’un enfant qui sait être dans la joie et qui sait aussi s’émerveiller devant un autre Enfant, celui de la crèche, celui d’un si grand mystère.  


Je viens de recevoir de la part des mes amis de Montpellier,  une carte de voeux avec paroles :


‘A l’heure de l’accouchement, heureusement, la mangeoire était là ! En se débrouillant un peu, on a pu coucher le nouveau-né. C’est seulement par la suite  que le détail  (rk-le fait que Jésus soit né dans de telles circonstances)  est devenu signe, rappelant que le salut  advient dans un lieu souvent improbable.’  Merci à Jean-Luc et à Sara d’avoir  eu une telle idée.


En effet, la belle  fête de la naissance de Jésus et par lui de toute naissance, est pour nous, une, non  moins belle, occasion de nous réjouire. Et de pouvoir mettre dans nos vies un peu, voire beaucoup de cette lumière qui éclaire et ainsi permet, comme le chocolat, de mieux résister au froid  et aux ténèbres.


Que la lumière de Bethléem nous rassure et laisse déjà deviner celle de la Pâques.  Notre vie est entre de si bonnes mains. 


Happy Christmas !