2013/01/28 - Homélie - 3e dim. ord.
PAROLES ET LEUR ACCOMPLISSEMENT
‘Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit’ Lc4, 21.
I. JESUS S’AUTOPROCLAME MESSIE
Avec ce troisième, déjà, dimanche de temps ordinaire, nous nous éloignons peu à peu de Noël. Avec Jésus, nous embarquons dans sa mission à lui qui peut être aussi la nôtre.
Aujourd’hui, nous le voyons dans la Synagogue, un lieu de prière, où l’on médite la Parole de Dieu gardée dans les Ecritures. Il était d’usage, que le président de l’assemblée confie à quelqu’un qu’il juge digne la lecture et la prédication. Or Jésus se lève par lui-même.
On a donc tendu à Jésus le Rouleau contenant le livre du prophète Isaïe pour l’entendre lire un passage des Ecritures. Il a pris le Rouleau dans ses mains, l’a déroulé jusqu’à s’arrêter à un endroit pour lire.
L’on s’imagine le silence qui régnait, les regards portés sur lui, l’attention fut perceptible surtout pour écouter son commentaire.
Comme si nous y étions ! Et depuis, nous cultivons chez les chrétiens cette même belle tradition.
Lire les écritures lors de nos assemblées en proclamant la Parole de Dieu et surtout proclamer l’Evangile qui met debout.
Un proclame, comme un porte-voix, les autres écoutent en le regardant. Sauf, comme disait Brassens dans une de ses chansons, les mal entendants, cela va de soi. Car, il vaut mieux, lire et comprendre, que ne pas entendre et être complètement en dehors.
Revenons à Jésus qui proclame et commente, et ça dure sûrement moins longtemps qu’à l’époque d’Esdras (‘depuis le lever du jour à midi’) Il lit le passage d’Isaïe qui parle d’un personnage mystérieux ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi, par ce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.’ (4,18)
Dans l’histoire d’Israël, quand un prophète faisait l’onction d’huile sur quelqu’un comme Samuel sur David, cela signifiait très clairement que Dieu lui-même le choisissait comme roi, son messie, pour lui garantir d’être sauveur de son peuple. Jésus se prend pour tel, il s’autoproclame.
De deux choses l’une ; soit, il est un imposteur, soit, c’est vrai. De fait, Jésus ne finira pas d’étonner.
C’est parce que nous considérons que ces Paroles de Jésus sont vraies, que nous pouvons voir comment elles se réalisent, non seulement à l’époque de Jésus mais également aujourd’hui, à notre époque comme à toute époque à venir et partout dans le monde, au moins là où il y a de vrais témoins des paroles de Jésus.
Luc essaie de nous faire comprendre cela. Nombreux sont ceux qui l’ont compris par le passé et certainement actuellement.
II. VINCENT PALLOTTI
Dans cette deuxième partie de mon homélie, je voudrais présenter en très grandes lignes comment Vincent Pallotti (1795-1850), prêtre dans le diocèse de Rome, fondateur de la Congrégation (1835) dont je suis membre, a essayé de mettre en pratique ces paroles d’Isaïe, à la suite de Jésus, et par amour pour lui. Pourquoi parler de lui ?
Parce qu’il y a quelques jours nous avons fêté les 50 ans de sa canonisation. Il fut proclamé saint par le pape Jean XXIII qui l’a fait au milieu des travaux du Concile, en faisant de lui le patron conciliaire du renouveau de la vie chrétienne. Pourquoi des tels ‘honneurs’ ? Parce que déjà Pie XI en 1932 l’a appelé ‘pionnier et collaborateur de l’Action catholique’ qui était un mouvement missionnaire des laïcs dans les milieux déchristianisés et notamment chez les ouvriers.
Presque cent ans plutôt, Vincent Pallotti pensait en effet, que tous les fidèles avaient le droit voir même le devoir d’être missionnaires et donc d’être actifs dans l’Eglise, d’où son idée de l’Apostolat universel de tous les fidèles, prêtre, religieux, laïcs.
Lui-même, par son dévouement pour les pauvres, les prisonniers, les malades, essayait de mettre en pratique les paroles d’Isaïe sur les bienfaits accordés par le Seigneur.
Mais, il voyait que tout seul il n’arriverait pas et donc fonda l’Union de l’Apostolat Catholique.
Union fondée sur le principe de l’unité à l’intérieur de l’Eglise catholique (tout fidèle peut être apôtre) et entre chrétiens pour signifier l’unité (nous venons de vivre la semaine de prière pour l’unité des chrétiens 18-25 janvier) de ce Corps qu’est l’Eglise et de la vraie communion entre tous ses membres.
L’Evangile d’aujourd’hui et l’exemple de Vincent Pallotti nous invitent à voir comment nous écoutons la Parole de Dieu et comment nous la mettons en pratique.
Pour ce que nous faisons déjà, inspirés par la grâce de Dieu, Merci Seigneur !
***
I.
In today’s Gospel according to st Luke we have heard these prophetic words : « the Spirit of the Lord is upon me, for he has appointed me to preach Good News to the poor »
Jesus himself reminds us of what was going on. At the beginning of his public mission, he went to the synagogue of Nazareth and he asked to read some passages from the Bible.
He was handed the book of the Prophet Isaiah. Unrolling it he found this passage: “the Spirit of the Lord is upon me…” Luke seems to emphasize that these very words applied to Jesus himself.
Jesus is at the beginning of his public teaching and his mission to bring about something really new. What has man always expected since the beginning of time? Health and prosperity! Is it always given?
Surely not! We know that so well; we know God can preserve us from a lot of diseases, but finally not from suffering and death. Why?...However, you know, that the love that God loves us with, is stronger than suffering and death.
Jesus came to earth for that: to relieve mankind through his love. But how do we know it is true?
II.
Today, I want to tell you about someone who has been important in my own life. He was the founder of my religious family. His name is Wincenzo Pallotti.
He was born in Rome at the end of the eighteenth century. As a priest, he was very well known as a public preacher and a tireless confessor..., and at the same time he never forgot to be close to the sick and the people in need : the poor Sicilians coming to Rome to find work, the oriental catholics (chaldéens), or the orphans after the cholera outbreak ...,
But he saw, that it was too much work for himself in the field of the mission he considered as his. He gave his whole life, but it was still not enough.
One day, after mass, as he was in prayer, he had a revelation. God inspired him to found the Union of the Catholic Apostolate.
This could link together all those who wanted to work in the field of mission inspired by loving God.
Everybody could become an apostle. But this idea did not fit with what was admitted at the time. Bearing the name of apostle was reserved for bishops, the successors of the Twelve and the priests. But he felt it should be allowed to others.
Despite this traditional meaning, Vincenzo Pallotti thought that not only was it possible to extend the meaning, but necessary to call all to the mission.
So he realized that what God wanted him to do was to found the Union and so join not only the diocesan priests and the monks but also the lay men and women, even non-Catholic and non-Christian ones.
Pallotti thought, that anyone could become an apostle working for the great Glory of God and the salvation of mankind. But Pallotti couldn’t accept this union without the unity of Christian churches and communities. So he founded the Week of the Epiphany to make the desire for unity alive in the hearts of the Christians even if it didn’t fit with the vision of the Catholic church of the time.
For those reasons, the Union of the Catholic Apostolate, wasn’t given its name for a hundred years, but instead was called the Pious Society of the Mission. The missionary aspect of the congregation founded by Vincenzo Palloti was genuine, but the idea of the universal apostolate was missing.
Vincenzo Pallotti was canonized in 1963 during the Second Council of the Vatican. It was not just by chance that the Popes John XXIII and Paul VI called him the Patron Saint of the renewal of the church, following the Council work, especially with the idea of the co-operation of the clergy with the lay people for the mission given by Christ.
Christ working through us, continues today and will continue tomorrow to free the prisoners from numerous prisons, some from inside themselves, to heal the weak … etc...
Christ in today’s Gospel reminds us of our own mission: to bring light and strength to those who are in need, as we are too, and will always be.
Through the teaching of the last Council and saint Vincenzo Pallotti, Jesus reminds us of the real need of co-operation between the clergy and lay people.
But I can see, from the celebration of yesterday or today’s mass that this is already happening - thanks be to God. And for all that we can do, sometimes in the secret of our hearts, for a better life for our brothers, thus, following the will of our God, let us give thanks.
We all have our own place in the body of Christ according to the second reading of Saint Paul to the Corinthians.
And this place is required by Christ himself. For that we must always be in touch with the Church to be able to bring the light and give the strength of God to anybody in need.
Because as st Pallotti said in accordance with St Paul’s words ; the love of Christ is urging us on (caritas Christi urget nos) 2 Co5,14
