2013/05/09 - Homélie de l'Ascension

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Avec la fête de l’Ascension, nous terminons une période de temps de Pâques. Entre la Résurrection du Christ et le don de l’Esprit, il y a le départ de Jésus au ciel. Il revient d’où il était venu. J’aime cette période durant laquelle nous méditons sur  les dernières recommandations du Maître. Jésus ressuscité  ne guérit plus, ne s’occupe plus des autres, mais seulement des ses propres disciples.  Eux, ils vivent le temps d’approfondissement de leur foi ils sont dans  la persévérance. Ils ont besoin de raffermir leur foi, maintenant qu’ils ont déjà vu et compris le miracle des miracles, celui de la victoire sur la mort.


Dans les lectures il y a deux versions légèrement différentes de l’Ascension. Chacune rend compte d’un aspect de la réaction possible face au départ du maître.  Dans les Actes nous lisons que les disciples,  regardaient vers le ciel. Alors que dans l’Evangile selon st Luc, ils se prosternent puis rentrent tout joyeux.   Luc, le même auteur de deux textes, a assurément une idée derrière la tête en présentant de deux façons les réactions possibles face au même événement.  Ainsi deux attitudes se croisent et se superposent. Une très humaine, celle de regarder vers le ciel, avec les yeux incrédules de constater ce qu’ils constatent et avec la tête pleine de tourbillonnement au sujet des conséquences de la séparation.  L’autre hautement spirituelle, se prosterner c’est de reconnaître la divinité, encore une fois, l’on pourrait dire. Dans notre vie de foi ces deux attitudes se côtoient, se croisent,  et parfois superposent. 


Elles se côtoient lorsque que nous vivons sur deux niveaux parallèles,  un charnel et matériel, terrestre, l’autre spirituel, céleste, sans pour autant qu’il y ait une véritable interférence du second sur le premier. Elles se croisent dans les situations où nous sommes  dans les va et vient entre les deux réactions, tantôt l’une emporte tantôt l’autre, sans pour autant qu’un véritable choix ait été fait. Elles se superposent lorsque nous accueillons les deux  de façon libre humainement et spirituellement parlant,  en étant à l’écoute de l’un et de l’autre. Mais là aussi un choix s’impose pour savoir si c’est l’attitude spirituelle qui va finalement, et de façon durable, prendre le-dessus ou pas.


Face à l’événement majeure de la vie de Jésus ressuscité qu’est son Ascension, les disciples avaient un choix à faire :  savoir se séparer d’un maître pour le retrouver autrement. Notre situation est différente, nous ne l’avons jamais connu autrement que par la foi et le témoignage qui en résulte.  Nous avons à accueillir cette séparation historique pour les disciples à cause des conséquences que cela revêt pour nous. Nous avons à le retrouver dans le Mystère de la foi qu’est l’eucharistie. Ainsi marqué par sa présence, et mus par l’Esprit saint, nous sommes en mesure d’aller le porter et le révéler aux  autres.