2013/09/29 - Homélie - 26e dim. ord.

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Lazare et le Riche
Encore sur la richesse ?
Une mise en garde sur une méprise


1° Amos, en bon prophète  qu’il était, avait du mal à voir les mines satisfaites des riches. 


2° A notre tour, bien que, sûrement bien plus piètres prophètes que lui, nous avons aussi à développer en nous une telle sensibilité et à le faire savoir. 


3° Mais après tout pourquoi ne pas se contenter des mines satisfaites, d’autant plus que souvent nous pouvons passer pour tel auprès des autres.


4° Certes c’est si agréable le temps de la belle convivialité et on ne va pas s’en plaindre, il en faut des moments où tout semble aller pour le mieux dans le meilleurs des mondes. 


5° Juste un peu pour avoir de quoi regonfler, non pas notre orgueil qui alimente la mine satisfaite, mais notre espérance d’être dans la vie selon les commandements de Dieu. 


6° Alors le besoin de posséder, évidemment, juste ce qui est nécessaire, bien sûr, pas de mal à cela non plus.


7° Sauf que ce besoin n’est pas le même, non pas dans le désir mais dans la satisfaction, dans les avoirs. 


8° Mais tout ce désir, s’il n’est pas bien accompagné, immanquablement, il conduit à  la soumission  à l’égard de l’argent. (Dieu ou Mammôn de l’évangile de dimanche dernier) Et par l’argent que l’on a déjà ou que l’on va avoir, si tout ceci n’est pas bien accompagné, conduit fatalement  à la soumission des autres.


9° Non seulement nous devenons esclave de l’argent, mais qui plus est, nous soumettons les autres en esclavage. Si cela avait été seulement notre propre malheur.


10° Et dans une société individualisée comme la nôtre, ceci peut être accepté selon le principe de ‘chacun pour soi dans le bonheur et chacun pour soi dans le malheur’.


11° Mais non ! Et même si l’évangile peut faire apparaître cette responsabilité individuelle, mais justement ne la vise pas uniquement.


12° Notre vie est liée à la vie des autres (famille, travail, société...) et de la qualité de notre vie  dépend celle des autres. 


C’est l’évangile qui nous éclaire :


13° Le péché du riche  ne consistait pas  dans le fait d’avoir accumulé  beaucoup de biens (et la parabole ne se préoccupe pas de savoir si cette accumulation était obtenue par des voies plus ou moins honnêtes, car ceci n’est pas son but).


14° Son péché était dans l’attitude de mépris à l’égard du souffrant, du pauvre. Dieu seul (?) sait que le riche s’est mépris au sujet de Lazare et de sa juste valeur. Le manque de considération, la méprise en est une pure conséquence.


15° Et ce constat l’on peut l’étendre sur tous les niveaux et dans tous les cercles de relations inter-humaines. 


16° Jusqu’en très haut lieu, les gouvernants pour lesquels Paul (dimanche dernier) demande de prier.


17° Tant qu’ils n’aiment pas le peuple qu’ils gouvernent, ils sont comme ce riche  de la parabole. 


18° Mais aimer c’est quoi ? C’est d’être sensible - au sens le plus sensoriel du terme – à la misère et pauvreté des autres.


19° Mais attention à un danger qui guette un coeur humainement bien disposé et  donc aussi chrétiennement  bien animé.


20° Le danger de penser devoir s’émouvoir à tout moment.


21° Imaginez, surtout avec le nombre d’informations dont nous sommes bombardés constamment, très vite il manquerait des larmes pour pleurer et de l’espace dans le coeur pour les recueillir.  


22° Il paraît que le corps humain est capable d’être en alerte maximum devant un danger de mort seulement  20 minutes. Ce c’est que racontent ceux qui ont survécu sous les bombes. Hébétés,  ils ne reçoivent plus la sensation accrue de peur.


23° Donc ni l’un ni l’autre.  Ni une désensibilisation causée par l’over dose, ni une hyper sensibilisation au sens affectif du terme.


24° L’attitude juste c’est quoi ? C’est garder les commandements du Seigneur (II lecture) qui signifie tenter de vivre  avec les autres et posséder les biens matériels selon les vues de Dieu. 


25° Cette vue là, c’est Jésus qui nous la rend et fait comprendre que chacun de nous, pouvons, tour à tour, être  tantôt ce Lazare (le nom veut dire ‘Dieu sera bon avec moi’)  tantôt le riche.


26° En nous l’un et l’autre habitent, souvent cohabitent, avec plus ou moins de ‘bonheur’ : ce Lazare qui attend à être secouru ou ce riche qui est sensible à la situation de l’autre. 


27° Mais tous les deux sont éclairés par cette lumière inaccessible qui nous permet d’avancer dans l’espérance.


28° En racontant cette parabole c’est l’espérance que Jésus veut enraciner dans le coeur de ses disciples. Mais cette espérance doit déjà faire ses preuves de cette vie-ci.


29° Mais alors comment prévenir les autres, d’autant plus que si peu semblent s’intéresser à une vie après la mort laquelle serait la  conséquence de nos actes ici sur terre ?


30° La parabole de Jésus a un caractère de parénèse, d’une exhortation, d’un appel pressant.


31° Seigneur Jésus, ouvre nos yeux  à toutes les situations dans lesquelles nous pourrions être séduits par l’attrait de la richesse, ouvre nos yeux  sur les souffrances et les pauvretés autour de nous.
       Rend-nous libre à l’égard de toute sorte d’esclavage en nous même et autour et  donne nous la force d’être de plus en plus dans la confiance en TA PAROLE et par ELLE savoir faire ce qui convient pour  que tout homme puisse dire que Dieu est bon pour lui maintenant et dans les siècles des siècles.  AMEN