2001/11/19 - Lettre aux paroissiens de Montmorency.

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Plongé, immergé même, dans la réalité des paroisses de Montmorency, j'y  découvre  la vie de la foi et le dynamisme de l'Eglise. Ce qui pour moi était, avant de venir  à Montmorency, une image de marque de la vie de l'Eglise dans cette ville, devient peu à peu une réalité. Quel bonheur, par exemple, de présider aux célébrations dominicales si bien nourries. Dans chaque secteur de la vie paroissiale, les compétences, quasi exceptionnelles, se mettent au service des autres. Nous savons que les compétences s'inscrivent toujours dans un temps et dans un espace donnés. Ceux, qui en sont porteurs, les mettent au service des autres, mais en bénéficient également. Quel est ce bénéfice pour ceux qui en sont porteurs et à quel prix?   C'est de cela que je voudrais, si vous me le permettez, m'exprimer devant vous.
 
Les deux mois et demi passés avec Vous, me font réfléchir dans le sens suivant:
          Beaucoup d'entre nous, nous sommes engagés, très engagés dans la paroisse: dans un service des autres en annonçant ainsi la Bonne Nouvelle du Christ. Cependant, il se peut que  ce service des autres, parfois, se fasse au détriment  de soi-même, mettant en danger l'équilibre personnel, familial, professionnel, etc.
          Le service est un lieu - pour reprendre l'expression abondamment utilisée lors de la soirée des catéchistes consacrée à ce que veut dire 'être catéchiste aujourd'hui' -, où nous devrions nous nourrir spirituellement, mais aussi humainement, l'un soutenant l'autre. Trouvons-nous de la nourriture dans ce service?  Quelles en sont les conditions? Etre en 'tenue de service' suppose être 'relié' à Dieu et à notre prochain. Nous le savons bien, que les grandes richesses, en terme de  compétences multiples, sont un avantage incontestable pour la vitalité de l'Eglise et pour sa mission. Comment mettons-nous en commun ces compétences en vue  que cela donne aux autres du goût à la vie?
          Comment mettons-nous donc  en commun l'expérience de ce service? Devant qui l'évaluons-nous? La messe de dimanche - la Lettre de notre évêque nous invite à nous y pencher avec amour et responsabilité - est un 'lieu'  où nous sommes nourris et qui peut donner du goût à la vie. La messe en est un lieu par excellence, parce que  source et sommet. Mais cela ne suffit pas, aujourd'hui peut-être plus que jamais,  pour vivre 'à plein régime' la foi et dans la foi. Est-ce que nous avons un 'lieu', un groupe d'appartenance, rien que pour nous. Un lieu, où nous sommes pour nous -mêmes, et non pas, parce que nous avons à faire quelque chose, comme par exemple à préparer une célébration, une séance de caté, organiser les visites des malades dans le cadre du SEM, traduire de manière concrète la pédagogie proposé dans le cadre du scoutisme, etc. Etre pour soi-même, n'est pas à confondre avec de l'égoïsme, dans la mesure où, l'attention, que nous portons sur nous-mêmes,  n'est en aucun cas déconnectée de la réalité 'du vivre ensemble'. 
          Ma suggestion va dans le sens suivant:
que chacun puisse s'identifier à un tel lieu, à un groupe d'appartenance, où il pourra se nourrir chrétiennement, en complément et en lien direct avec la nourriture apportée par la participation à l'assemblée dominicale. Car, si tout chrétien isolé est un chrétien en danger, ceci est encore plus vrai pour ceux qui sont au service des autres. Il s'agit donc d'un lieu auquel chacun  s'identifie dans l'intimité de sa vie chrétienne. Et si Vous appartenez à plusieurs groupes, vous en choisissez un, où vous pourrez creuser le sillon de votre foi. Si, cependant,  vous constatez que, tout en étant au service des autres au nom de votre foi,  vous n'avez pas de tel lieu où nourrir votre foi, essayez d'en trouver un. Dans tous les cas, deux bénéfices à cela : votre santé spirituelle et la santé de la vie ecclésiale de notre paroisse. 
          Je livre ces quelques réflexions à votre bienveillance dans l'espérance de nous voir tous grandir dans la foi. Et ceci, pour qu'aucun de ceux, que Dieu nous confie, ne se perde, mais vive nourri par la vie de Dieu, vie promise pour l'éternité bienheureuse.

 

Rémy Kurowski, curé.