2020/04/04 - Méditation personnelle - Chère Unité

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Rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés (Jn 11, 45-57)


Cf. Jérémie 37


Chère Unité


Cette lettre que je vous écris est un plaidoyer.


Depuis longtemps je médite sur votre Majesté, il m'arrive même de vous accueillir dans mon esprit, dans les sentiments et même dans mon corps. Chaque fois ce fut la jubilation, qui hélas ne dura pas, vous repartiez comme vous étiez venue. Attendue et espérée, bienfaisante au passage et evanouissante dans le même mouvement de disparition, insaisissable et pourtant incontournable. J'ai pratiqué différentes voies pour me frotter à votre Majesté et la plus sûre que j'avais trouvée fut celle  obtenue grâce au bon café accompagné d'un carré de chocolat avant de sombrer dans une courte sieste vespérale. Mais depuis que ma diététicienne a barré la route de Jacques Vabre je ne peux plus concourir sur cette voie, il me reste le café plutôt de qualité moyenne et je n'ai pas l'intention de m'améliorer sur ce terrain non plus, pas plus d'ailleurs que d'emprunter la route du Rhum. 


Le temps de carême, c'est le temps d'ascèse, l'envie de parvenir à vous par d'autres voies que celles de bons goûts, de la saveur qui avant tout réjouit le corps,  me prend alors et aujourd'hui je vous trouve sur mon chemin. Ne soyez ni étonnée ni offusquée, mais je prends votre apparition comme un bon prétexte pour me rapprocher de vous par un autre côté. Mais pour y arriver je compte sur vous et votre bon souvenir de mon passage furtif, insaisissable pour moi-même.


Que votre Majesté me pardonne une telle audace, mais je n'ai pas d'autres choix que de compter sur vous, de peur de devoir d'en boire plus d'une tasse de la désunion qui comme le hoquet  se mette à la bégayer alors que mon désir est de l'apparreiller de façon stable sur le fauteuil de ma vie, pour enfin être tous les deux confortables à envie.


Que votre Majesté me pardonne, je me rends compte que je parle de vous en troisième personne, alors que je m'adresse à vous en même temps, j'ai l'impression que je vous chercherai encore pendant bien longtemps. En attendant je vous remercie de votre visite sur le chemin de la vie qui vous cite.


Uni à vous par les sentiments distingués de mon dévouement désuni.


Sans date ni lieu, signature illisible.


PS. Si vous repassez une autre fois par hasard, je sais que vous avez fort à faire partout ailleurs, surtout n'hésitez pas, ma porte reste toujours ouverte et peut-être cette fois-ci vous resterez un peu plus longtemps, j'ai du bon chocolat et pour le café je commanderai un meilleur, vu la fréquence de votre passage,  sûrement il arrivera à temps.